La Cour des Comptes épingle la gestion du réseau TGV

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La Cour des Comptes épingle la gestion du réseau des TGV dans un rapport qui sera présenté le jeudi 23 octobre 2014. Selon le journal Contexte, aucune des six lignes à grande vitesse citées dans le document n’a atteint les objectifs de rentabilité prévus.

Le rapport de la Cour des Comptes n'est pas encore publié qu'il suscite déjà des commentaires et pour cause: la SNCF, qui a fait du TGV son cheval de bataille, n'aurait pas atteint les résultats fixés. La LGV Nord afficherait ainsi une rentabilité de 3 %, alors que les prévisions tablaient sur 12,9 %. Il en est de même pour la LGV Méditerranée qui présente une rentabilité de 4,1 %, soit deux fois moins que prévu.
En outre, la Cour des comptes assure que la rentabilité des futurs investissements est également trop optimiste. Ainsi, il pourrait être nécessaire d'injecter des subventions pouvant aller jusqu’à 80 % pour faire fonctionner la ligne TGV Poitiers-Limoges. «On constate que les annonces politiques confortent solidement les projets avant même que soient menées à bien les phases préliminaires», explique la Cour des Comptes. Selon le site Contexte, l’État aurait perdu de vue l'objectif de la grande vitesse - soit concurrencer l’aérien et «relier de grandes métropoles en l’espace de trois heures et à un prix abordable» - pour l'utiliser comme un outil pour «dynamiser les zones moins denses». Les TGV desservent ainsi 230 gares. Le rapport met également en cause la responsabilité de l’Europe dans le dévoiement du rôle conféré à la grande vitesse.
La Cour des Comptes recommande que la SNCF travaille à «restaurer la marge opérationnelle de l’activité grande vitesse». Elle avertit que, sinon, «Le risque est grand de voir le transporteur national aborder l’inéluctable ouverture à la concurrence de son activité voyageurs dans une position de faiblesse préjudiciable à son avenir».