La FNAUT s’inquiète pour l’avenir des Intercités

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La Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT) est inquiète pour l’avenir des trains Intercités. L’organisation a envoyé une lettre au Premier ministre le 20 mai dernier pour présenter ses propositions pour remettre les trains d’équilibre du territoire sur les rails.

La FNAUT reconnaît dans sa lettre que la «signature de la convention Etat-SNCF relative à l’exploitation des trains d’équilibre du territoire (TET) le 13 décembre 2010 entre l’Etat et la SNCF a constitué un progrès important pour la pérennité des trains Intercités selon trois logiques d’aménagement du territoire : desservir les moyennes et grandes agglomérations non desservies par le TGV, garantir les liaisons province province, et répondre aux besoins de la desserte du grand bassin parisien». Elle tire néanmoins un «bilan mitigé» de la convention d’exploitation des trains d’équilibre du territoire. L’organisation estime que l’offre des trains en circulation s’est contractée d’environ 10 %. «Pour autant, le déficit d’exploitation des TET a augmenté de 47 % sur la même période, à responsabilité égale de l’opérateur SNCF et du gestionnaire d’infrastructure dont les coûts d’exploitation et de péages ont dérapé». L’Etat a réduit de 16 millions d’euros pour l’exercice budgétaire 2014 la contribution des sociétés concessionnaires d’autoroutes au déficit d’exploitation des TET, mettant «en péril un mécanisme de péréquation intermodal».
En outre, «les usagers s’inquiètent de l’inexistence d’une feuille de route visant au renouvellement de la totalité du parc. On doit souligner toutefois comme point positif l’engagement de l’Etat qui a initié le renouvellement du matériel roulant des TET par la commande de 34 rames automotrices» ajoute la Fnaut.
L’organisation pense aussi que la situation actuelle des rails est «à l’opposé des objectifs voulus par l’Etat lors de la signature de la convention : contraction des dessertes qui ne génèrent que des économies «comptables» puisqu’on constate une augmentation du déficit d’exploitation, remise en question des mécanismes de financements intermodaux, absence de perspectives sur le renouvellement complet du matériel roulant».
Elle ajoute que la place des usagers est particulièrement négligée par l’Etat et la SNCF dans la gouvernance des TET. «Alors que les usagers financent les trois-quarts de l’exploitation de la convention de service public des TET, les alertes successives de la FNAUT sur l’évolution du périmètre et du volume de la convention et sur la politique de commercialisation qui doit exclure la réservation obligatoire et généraliser la réservation facultative, n’ont fait l’objet ni de résultats significatifs ou d’engagements de la SNCF, ni d’engagements de la part de l’Etat» explique t-elle.

Propositions des usagers pour remettre les TET sur les rails
La FNAUT estime que la remise à niveau des trains Intercités est un objectif réaliste. «La productivité des TET doit passer d’une logique négative de régression qui s’attaque aux conséquences par la suppression des services déficitaires, à une logique positive de réduction des coûts d’exploitation par une productivité de croissance. Celle-ci passe nécessairement par l’expérimentation au plus tôt de l’ouverture à la concurrence des TET sous la forme de délégation de service public (DSP)», explique t-elle dans son courrier.
L’association demande également que le rôle de l’Etat stratège soit renforcé. «La nouvelle convention doit fixer la consistance des services attendus sur le moyen et le long terme par la définition d’un schéma national des dessertes ferroviaires. Les conditions de financement du déficit d’exploitation doivent également renforcer les mécanismes de péréquation intermodale pour lesquels la FNAUT a effectué de nombreuses proposition (taxe carbone, taxe kérosène,…)».