La Fnam veut voir les charges de l’aérien diminuer

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La Fnam, principale organisation professionnelle du secteur aérien, souhaite que le nouveau Contrat de Régulation Économique (CRE3) couvrant la période 2016-2020, instaure une baisse annuelle de 2,5% de l’index moyen des redevances aéroportuaires.

Alain Battisti, Président de la Fnam, a profité d'une rencontre organisée par l’AJPAE (Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace), en présence de Bruno Le Roux, Président du Groupe Socialiste à l’Assemblée Nationale et Député de la Seine-Saint-Denis et Pascal Matthieu, Administrateur Salarié du Groupe Air France, pour aborder plusieurs sujets concernant la compétitivité du transport aérien français. Il demande en autres une baisse annuelle de 2,5 % de l’index moyen des redevances aéroportuaires ainsi qu'un retour à la caisse unique, soit regrouper la caisse des services aéronautiques avec la caisse des services extra-aéronautiques (commerces, restaurants, parkings, immobilier). Aujourd'hui, ADP dissocie ses recettes liées aux activités aéroportuaires de ses recettes commerciales. Pour la Fnam, le retour à la caisse unique permettrait «au pavillon français de faire face aux concurrents intra ou extra européens, qui bénéficient sur leurs bases, de coûts d’accès à l’infrastructure aéroportuaire plus faibles», explique l'association. Elle assure «Un retour à la "caisse unique" permettrait aux compagnies aériennes françaises d’économiser des dizaines de millions d’euros et de redistribuer une partie des recettes des boutiques d’ADP aux compagnies aériennes».

Par ailleurs, la Fnam estime que la croissance annuelle naturelle de 2,5 % du trafic d’ADP, monopole géographique de fait, entraînerait une hausse mécanique de son chiffre d’affaires. «Ces augmentations continues des redevances aéroportuaires nuisent à la compétitivité du transport aérien français».

Pour appuyer son propos, l'organisation a rappelé une nouvelle fois que les grandes plates-formes européennes ont peu augmenté leurs redevances aéroportuaires depuis 2 ans. Par exemple, l’aéroport de Schiphol a diminué ses redevances de 7,7% en 2015 (contre une augmentation de +2,4 % pour ADP). La Fnam souligne que «les compagnies aériennes françaises ne sont pas en mesure aujourd’hui d’accepter et de supporter économiquement les augmentations tarifaires telles qu’elles sont déclinées dans le document public relatif au CRE3. De plus, on notera que les investissements proposés seront financés par l’augmentation des redevances payées pour moitié par les compagnies françaises, mais destinés, pour l’essentiel, à des infrastructures de capacité utilisées par des compagnies non basées».

L'organisation demande également que le transport aérien ne soit pas le seul secteur d’activité à supporter la taxe chirac. «Elle crée un déséquilibre important entre les compagnies aériennes étrangères et les compagnies aériennes françaises. Cette taxe représente un coût de 90 millions d’euros pour le Pavillon français et conduit à la destruction d’emplois dans le secteur». Elle souhaite également que les coûts de la sûreté soient mieux répartis en France. «Aujourd’hui, les coûts de la sûreté sont supportés à 100% par les compagnies aériennes et leurs clients. Alors que s’il l’on prend l’exemple des USA, il est intéressant de noter que 50% sont assumés par l’état et 50% par les clients et compagnies aériennes», remarque t-elle.

La Fédération rappelle qu’ «il devient urgent de revoir ce principe économique qui pénalise une fois de plus le secteur. De nombreux rapports sur le secteur aérien ont été publiés mettant en évidence les déséquilibres qui existent tout au long de la chaine de valeur, au détriment du transport aérien français. Seul le rapport Bruno Le Roux, remis au Premier Ministre, Manuel Valls le 3 novembre 2014, a fait l’objet d’un début de mise en œuvre».
En effet, le 12 novembre 2014, les députés ont décidé d’exonérer les passagers en correspondance de la TAC (Taxe Aviation Civile) dans le cadre du vote du projet de loi de finances (PLF) pour 2015. Cette exonération est prévue à hauteur de 50 % sur l’année 2015 et à 100 % en 2016, et représenterait environ 100 millions d’euros en année pleine.

La Fédération rappelle également que, faisant face à une concurrence et des charges importantes, le transport aérien français voit sa part de marché se dégrader : -1 point par an depuis 12 ans, -1,8 point en 2014.