La SNCF pourrait supprimer entre 11 000 et 13 000 postes d’ici 5 ans

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Malgré les assurances de Guillaume Pépy sur l'emploi en février, un deuxième rapport remis au CCE de la compagnie ferroviaire, le 24 mars 2015, table sur la suppression de 11.000 à 13.000 postes dans les cinq prochaines années.

Deuxième cabinet à prévoir des perspectives défavorables pour l'emploi, Secafi prédit un «probable nouveau repli significatif» des effectifs de la SNCF d'ici 2020. Selon son analyse, entre 11.000 et 13.000 postes sont en danger, là où le cabinet Degest en prévoyait 9.000. Pour parvenir à un tel chiffre, il a étudié le plan stratégique de l'entreprise, ses objectifs de productivité et le contexte (libéralisation du marché des autocars, ouverture à la concurrence, restriction des investissements subventionnés) et déterminé ses besoins en personnel en conséquence.

Dans le détail, le cabinet prévoit une réduction de 8.000 postes chez SNCF Mobilités, et entre de 3.000 à 5.000 emplois supprimés chez SNCF Réseau, en charge de l'infrastructure. Secafi précise que le plan stratégique utilisé pour ses calculs doit encore «négocier et contractualiser avec l’État» en 2015. Le cabinet donne également une série de recommandation comme la mise en place «au plus tôt d'une véritable politique de GPEC (Gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences)» afin de favoriser «la mobilité choisie».

Malgré les dénégations de Guillaume Pépy, les responsables CGT du CCE considèrent que le document présenté «confirme les risques de déraillement de la nouvelle SNCF». L'équation financière de la société mise en lumière «risque d’entraîner, d'ici 2020, la suppression de près d'un emploi de cheminot sur dix, une réduction significative du réseau et une condamnation, à plus ou moins long terme» des «trains Intercités et de marchandise», assurent-ils dans un communiqué.