La SNCF poursuit un suicidaire

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Arrêts des trains, retards… les tentatives de suicide causent bien des soucis à la SNCF. Pour dissuader les âmes en peine de recourir à cet acte désespéré, la compagnie ferroviaire utilise maintenant la menace d’un procès. Elle vient de porter plainte pour «entrave à la circulation» contre un jeune homme de 22 ans qui a fait une tentative de suicide sur ses installations.

La SNCF poursuit un suicidaire
La SNCF a porté plainte, le 12 juin 2013, pour «entrave à la circulation» contre un jeune homme qui a tenté de se suicider près de la gare des Mureaux deux jours plus tôt. Il risque deux ans d’emprisonnement et 4500 euros d’amende. Cet amoureux éconduit marchait le long des voies avec l’idée de mettre un terme définitif à sa peine de cœur. Un contrôleur l’a remarqué et donné l’alerte. Le trafic a été interrompu afin que des équipes de secours partent à sa recherche. 45 minutes plus tard, il a été retrouvé. Pendant ce laps de temps, deux trains ont été supprimés et une trentaine d'autres retardés. Si le porte-parole de la compagnie ferroviaire, interrogé par Le Parisien, a reconnu qu'il y a «un aspect humain dont il faut tenir compte», l’entreprise prévoit de suivre la même démarche «systématiquement» pour de tels comportements à l’avenir. Guillaume Pepy avait déjà évoqué les conséquences importantes des tentatives de suicide sur son réseau lors d’une rencontre avec une commission de l’assemblée nationale en novembre. Il avait alors indiqué que le nombre d’actes de ce type avait augmenté de «30 % en 2012».
La menace d’un procès permettra t-elle aux gens désespérés de ne pas aller jusqu’au bout de leurs idées noires ? Pas sûr. En tout cas, ce procès fait mauvais effet sur les usagers «Avec la pagaille que nous subissons tous les jours, nous aussi pourrions nous retourner contre la SNCF pour entrave à la liberté de travailler et défaut d'information», a confié Nadia au quotidien parisien.