La construction de la plupart des lignes TGV reportée sine die

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Le rapport de Mobilité 21 a été remis officiellement le 27 juin 2013 au gouvernement. Il propose de reporter tous les projets de construction de lignes à grandes vitesse après 2030, au mieux. Seule la ligne Bordeaux-Toulouse trouve grâce aux yeux du rapporteur. Le premier ministre Jean Marc Ayrault a indiqué à Usine Nouvelle partager le diagnostic de la commission.

La construction de la plupart des lignes TGV reportée sine die
La commission Mobilité 21 propose ainsi que les projets de LGV Montpellier-Perpignan, Paris-Orléans-Clermont-Lyon et Bordeaux-Hendaye soient reportés après 2030 afin que les investissements se concentrent sur la LGV Bordeaux-Toulouse et les lignes ferroviaires de proximité, fréquentées par 8 millions de passagers/jour contre un million pour les lignes à grande vitesse. Cela donnerait ainsi une nouvelle ligne classique Paris-Mantes la Jolie (pour améliorer la circulation au départ de la Gare St Lazare, et vers la Normandie, mais surtout le traitement des nœuds ferroviaires engorgés (autour des gares de Paris, Lyon Part-Dieu, Marseille, Nice...) ou le passage en 2x2 voies de routes nationales «accidentogènes», comme la RCEA (qui va de Moulins à l’Atlantique) ou la RN164 (en Bretagne). D'importants projets portuaires (ligne de fret Gisors-Serqueux dans le Nord, contournement du port de Fos dans les Boûches-du-Rhône) figurent également dans les priorités à réaliser quoi qu'il arrive avant 2030.
Lors de son entretien avec Usine Nouvelle, Jean-Marc Ayrault reproche les positions prises par l’ancien gouvernement «L'erreur, c'est qu'il s'est concentré sur les infrastructures en oubliant la qualité des services ! Le mensonge est d'avoir laissé entendre qu'on pourrait faire plus de 250 milliards d'investissements dans les vingt prochaines années ! C'est irréaliste financièrement et techniquement» Il ajoute «Le rapport de la commission sort de ce mensonge et fait un diagnostic précis, que je partage, de nos besoins de transport». Pour lui, il faut donc «reprendre à notre compte ses recommandations préalables : continuer à investir, axer nos interventions sur la qualité de service, investir là où c’est le plus utile pour la croissance du pays».
Concernant les projets reportés après 2030, le premier ministre rappelle aux élus des régions concernées que «le pays est largement maillé, par des voies ferrées et des autoroutes qu’il faut rénover. Je sais que ce grand maillage est imparfait et nous le corrigerons» et assure que «les nouveaux projets ne sont que la partie émergée d’un iceberg dont le reste est constitué des réseaux qui doivent être profondément rénovés, tant pour les infrastructures que pour le matériel roulant». Il conclut «Les choix que nous aurons à faire avec les élus, dans la concertation, ne consistent pas à se demander si nous mettrons des moyens dans les transports. Nous les mettrons. La question est de savoir de quels types d’investissements nos territoires ont le plus besoin à court et moyen terme».