La crise comme outil marketing

76

Pas un jour, pas un journal, pas un instant sans que la crise et son wagon de conséquences n’occupent le quotidien des français. Licenciements d’un côté, restrictions d’un autre, cessations d’activités, la période n’est pas rose même si les plus anciens rappellent que le pire côtoie toujours le meilleur. Un éternel renouvellement économique. Les plus […]

Pas un jour, pas un journal, pas un instant sans que la crise et son wagon de conséquences n’occupent le quotidien des français. Licenciements d’un côté, restrictions d’un autre, cessations d’activités, la période n’est pas rose même si les plus anciens rappellent que le pire côtoie toujours le meilleur. Un éternel renouvellement économique.
Les plus jeunes qui n’ont pas vécu 74 (le pétrole), 91 (la guerre du Golfe) ou 2001 à New York, pensent que celle de 2009 est unique. Dans le fond comme dans la forme. Et pourtant, pour Barner Bound, économiste écossais installé à Bruxelles, la crise est un outil d’opportunités. Il publie à la fin du mois un petit recueil pratique pour justifier la crise. Un constat sans faille de ce qui tient vraiment de la crise ou de la pure « communication ». Pour les patrons d’abord, qui peuvent justifier toutes leurs décisions par ces mots sans appel «C’est la crise, coco, faut réagir. C’est triste, mais je n’ai pas le choix ». Et hop, 600 postes supprimés. Désolé, c’est la crise. Pour les salariés qui «ne peuvent pas en faire plus. C’est la crise, merde ! ». Pour les acheteurs qui cherchent au moins cher (même si on sait aujourd’hui que le bon marché coûte cher et ne dure pas longtemps) tout est bon pour rogner sur le prix. En oubliant que l’on est tous acheteur et client dans notre vie professionnelle. Même les rentiers et les riches de génération en génération trouvent des raisons de se plaindre. « 2 ans d’attente pour la nouvelle Ferrari. Pffff… c’est vraiment la crise ». ,
Et les voyages ? Là aussi, il y a deux politiques qui s’affrontent : «les Jivaros», partisans de coupes sombres et les « Club Med » qui pensent qu’il faut faire sortir les vendeurs, faute de quoi les concurrents iront voir leurs clients. Simplistes, mais logique. Et le pire, c’est que cette analyse économique de supermarché se vérifie tous les jours ! Chez un champion de l’alimentaire, on a viré les services aux employés (machine à café, massages et autres activités) au profit d’un budget voyage augmenté. Ailleurs, au contraire, on vente les principes de la vidéoconférence comme si la sympathie électronique pouvait remplacer le contact humain. Bref, chacun y va de son astuce et de son idée. Et pour ceux qui hésitent sur la bonne décision à prendre, juste un rappel du formidable mot d’Onasis : « A chaque fois que j’ai eu peur, j’ai perdu de l’argent. A chaque fois que j’ai pris des risques, sans argent, j’en ai gagné. A chaque fois que je pense à mon passé, je fonce».

Marcel Lévy