La génération Y pas très appréciée par les collègues plus agés

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Un sondage Ipsos publié ce 16 janvier montre que 29 % des chefs d'entreprise estiment que l'activité va se dégrader dans les six mois à venir, soit 10 points de plus qu’au deuxième semestre 2010. Même constat chez les salariés (24 %). Et dans ce contexte d’inquiétude sociale et économique, les salariés de moins de 30 ans, la fameuse génération Y qui a fait évoluer l’exercice du voyages d’affaires par son envie de flexibilité et de rapidité, semble faire les frais de ces tensions. Les trentenaires ne sont, en effet, pas très bien perçus par leurs confrères plus âgés qui les traitent d'individualistes, ambitieux, moins motivés… Et ce n'est pas un compliment.

La génération Y pas très appréciée par les collègues plus agés
Selon un sondage Ipsos réalisé pour le Cesi en partenariat avec Le Figaro et BFM, les jeunes confrères sont jugés très durement par les autres salariés de l'entreprise. Leur remise en cause de la hiérarchie et leur volonté de vouloir trouver l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle ont obligé les sociétés à revoir leur process surtout en ce qui concerne le management et le voyage d’affaires. Les seniors de l'entreprise considèrent à 55 % d'entre eux, si l'on en croit le sondage, que ces jeunes sont plus ambitieux que les autres, et 58 % qu’ils sont plus individualistes. Ils ont d’ailleurs peu de qualité aux yeux des seniors. 48 % les considèrent moins efficaces et 46 % moins motivés ou encore enthousiastes (44 %). Et bien que la polyvalence des jeunes soit maintes fois louée par la littérature et les spécialistes, 44 % des salariés de plus de 30 ans ne partagent pas cette opinion. Ils reprochent également à la génération Y son manque d’adhésion à l’esprit d’entreprise et ses objectifs (57% contre 46% des chefs d’entreprise) et la difficulté de les garder au sein de l’entreprise (58% contre 42% des chefs d’entreprise).
Mais les jeunes rendent la monnaie de leur pièce à leurs ainés. La génération Y se juge plus ambitieuse (65 %), plus polyvalente (58 %) et plus motivée (53 %). Une partie moins marquée pense aussi être plus efficace (49%), plus enthousiaste (45%). Mais ils accordent un point aux anciens : 44 % d’entre eux se reconnaissent en effet plus individualistes.

Vers une entente intergénérationnelle ?
Mais ces conflits pourraient toutefois rentrer dans la catégorie "qui aime bien châtie bien". En effet, l’enquête montre qu'il n'existe aucun rejet majoritaire des jeunes dans les entreprises : 75% des salariés de 30 ans pensent, même dans ce contexte de crise, que recruter un jeune est plutôt un atout pour la société «car ils apportent des connaissances et compétences nouvelles, que les autres salariés n’ont pas toujours». Alors qu’uniquement 22 % des interrogés les voient comme un risque. Opinion que les chefs d’entreprises pourtant plutôt bienveillants envers les jeunes salariés, partagent également. Pour 38 %, ils représentent un risque. Mais pour 30% des chefs d’entreprise et 44% des salariés, l’intégration des jeunes salariés a toujours soulevé des questions. C'est même un peu leur rôle, non ?