La panne de réveil, c’est génétique !

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On connait tous des voyageurs d'affaires qui pratiquent les avions attrapés par la queue, les trains ratés d'une minute, les réunions, aussi, débutées sans eux. Tout cela n'est pas de leur faute. Inutile d'aller inventer un enfant malade, un périphérique saturé ou une panne dans le métro, c'est simple: leur panne d'oreiller, elle est génétique !

J'en connais qui vont soupirer d'aise, comprendre enfin pourquoi le réveil est si difficile, trouver une satisfaction béate et technique à leur somnolence légendaire du matin : des chercheurs britanniques de l'université d'Edimbourg ont découvert - après avoir observé le sommeil de 10 000 européens - un gêne, le ABCC9, qui explique que certains dormeurs ont tout simplement besoin de plus de sommeil que les autres. En moyenne, il faut en effet 30 minutes de plus à environ 20 % de la population. Vous arrivez toujours en retard au travail ? La génétique. Vous ratez régulièrement le train du matin ? La génétique. Vous ne parvenez pas à tenir des propos cohérents avant 10h ? La génétique, vous dis-je. Certains - de mauvaise foi sans doute - pourrons vous suggérer de vous coucher plus tôt et d'arrêter de faire des folies de vos nuits. Des jaloux. A qui la génétique pourra boucler le bec. On savait qu'il y avait des petits dormeurs (Napoléon, Jacques Chirac, Margaret Thatcher) et des gros dormeurs (Einstein... et moi). Le sommeil nous permet de reconstituer nos ressources, d'améliorer notre efficacité, de rêver et nous épanouir, expliquent les spécialistes. La preuve, la privation de sommeil est une torture ! Et si j'ai besoin d'enfouir la tête plus longtemps dans mon oreiller, je n'y peux rien, c'est la génétique.

C'est dit : monsieur le gêne ABCC9, tu es mon nouvel ami.

Annie Fave