La vitesse et le téléphone tuent sur la route

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L’analyse des comportements sur la route concerne directement les voyageurs d’affaires, gros utilisateurs de leur véhicule pour se rendre à des rendez-vous. L’analyse réalisée sur l'A13, entre Paris et Rouen, explique que la vitesse et le télephone tuent plus que jamais sur la route.

Début juin, la Sécurité routière a publié le chiffre alarmant d’une hausse de 10,1% du nombre de morts sur la route en mai, avec 294 morts, soit 27 de plus qu'en mai 2015. Et l’étude publiée ce jeudi par la Sanef, la Société des autoroutes du nord et de l'est de la France, explique peut-être ces résultats à ne pas oublier à l’heure des premiers départs en vacances. Cette étude a été réalisée au mois de mars sur l'A13, à 70 km de Paris, dans l'Eure, sur une route "représentative du réseau en France", selon Pascal Contremoulins, responsable de la sécurité routière chez Sanef. qui a travaillé pour la 5ème année en partenariat avec le CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).

Résultat : l’étude souligne "un bond préoccupant" de la vitesse moyenne en 2016. Cette moyenne reste dans les limites autorisées, mais elle est passée de 127 à 129 km/h et surtout, sur un échantillon de 140 000 véhicules observés sur l’A13 dans le sens Caen-Paris, près d’un véhicule sur deux (43%) circulait à plus de 130 km/h contre 37% l’an passé. Plus inquiétant encore, 4% des automobilistes dépassaient la barre des 150 km/h, soit un point de plus qu’en 2015. "C’est la première année depuis cinq ans où nous sommes face à un relâchement des automobilistes", observe Pascal Contremoulins qui n'a pas d'explication "rationnelle" à ce phénomène.

Autre élément d’alerte pour la Sanef, le téléphone. L’enquête publiée ce jeudi souligne que 4,9 % des chauffeurs conduisent appareil en main, contre 3,7 % en 2015. Malgré les contrôles, les alertes, les amendes, de nombreux conducteurs ne s’arrêtent pas, même sur l’autoroute, pour passer ou recevoir un coup de fil. Pourtant, "Le temps de réaction d’un automobiliste au téléphone est plus long que celui d’un conducteur avec 0,8 g/l d’alcool dans le sang", rappelle la Sanef. L’accident, c’est donc pour les autres ?

Il reste enfin à respecter les distance de sécurité mais les conducteurs trop pressés talonnent les voitures qui les précèdent. Selon les observations de la Sanef, un conducteur sur cinq (22%) ne respecte pas les distances de sécurité. Pour mémoire, les bandes blanches sur la route sont un bon indicateur, il faut en laisser en permanence 2 visibles entre 2 véhicules, ce qui correspond à un temps de 2 secondes pour réagir au cas où. La Sanef rappelle qu’en  2015, un accident sur quatre était un sur-accident...