Le CCE d’Air France s’oppose à l’unanimité au projet Boost

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Le climat social d'Air France se tend autour de Boost. Le Comité Central d'Entreprise d'Air France vient de s'opposer à ce projet à l'unanimité. Toutefois, il s'agit d'un avis consultatif avant la décision des syndicats de pilotes, attendue d'ici fin mai.

Les élus du CCE d'Air France ont voté ce 10 mai à l'unanimité contre le projet Boost. On savait depuis plusieurs semaines que les PNC y étaient farouchement opposés, et que les personnels au sol avaient de nombreuses réticences. Mais au final, c'est une question concernant les pilotes qui a focalisé le rejet. Tous les syndicats se sont mobilisés à l'occasion de la présence, dans le projet d'accord, d'une indemnité forfaitaire versée aux pilotes si le rééquilibrage d'activité vis-à-vis de KLM n'était pas respecté.

"Pour ne pas avoir la prime, il faudrait qu'Air France fasse 4% de croissance par an pour rattraper (KLM), ce qui est impossible", a expliqué à l'AFP Karim Taïbi (FO). Jérôme Beaurain (SUD) ajoute que le rapport commandité par le CCE estime que "dès 2018, Air France ne sera pas en capacité de respecter ces engagements". Ainsi selon lui, "tous les gains générés par Boost risquent d'être totalement absorbés".

La CFDT qui était "favorable à l'ambition initiale" du projet Boost a fait la même analyse que les autres organisations et a finalement aussi voté contre. Sa représentante, Béatrice Lestic, pense que le mécanisme proposé aux pilotes va "mettre en péril l'équilibre économique" du projet. En outre, il est, selon elle, "une augmentation salariale déguisée".

Les représentants syndicaux de la CGT et du SNPL, n'étaient pas présents à la rencontre du 10 mai mais ont indiqué à l'AFP qu'ils se sont "associés au vote contre". No comment du côté d'Air France pour l'instant.

Boost semble avoir du plomb dans l'aile mais l'avis du CCE n'est que consultatif. La naissance de la nouvelle filiale dépend surtout de la validation du projet d'accord par les syndicats des pilotes SNPL et Spaf. La signature du texte de la direction leur est soumise jusqu'au 31 mai.