Le Paris/San Francisco en business class avec United Airlines

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Ligne directe entre la France et cette Californie du Nord, la liaison entre San Francisco et Paris mise en place au printemps dernier par United répond à une demande commerciale soutenue entre les deux villes. Les horaires de vols, bien calculés, permettent de ne perdre de temps ni à l’aller ni au retour.

Les spécialistes du commerce international affirment que si l'industrie des nouvelles technologies est bien souvent chinoise, la conception et la création restent le plus souvent d'origine américaine. Et les américains de la "Silicon Valley" le disent haut et fort : San Francisco est encore, et pour longtemps, le siège mondial de l'innovation ! Une vision sans doute un peu exagérée, mais force est de remarquer que 6 des 10 entreprises mondiales de l'informatique se trouvent sur cette côte ouest américaine, et plus particulièrement dans la région de San Francisco. "Il y a dans la vallée une forte demande de liaisons directes vers l'Europe", souligne Yann, développeur chez Google, qui insiste sur l'optimisation des vols : "Arriver le matin vers 10 heures à Paris, c'est un vrai plus pour nous. On a le sentiment de ne pas perdre la journée". Et au-delà des nouvelles technologies, c'est aussi l'industrie du vin qui profite de ce vol vers la France. Un plus qu'évoque Henri Marchin, jeune œnologue installé depuis deux ans dans la Napa Valley : "Nous avons besoin de liaisons fréquentes et directes avec Paris car nous sommes à plus de 11 heures de vol au départ de cette Californie du Nord. Elle est utile pour accéder aux grands marchés européens mais aussi pour des tournées de présentation en Europe puis vers les Pays de l'Est ou la Chine". Pour l'heure, c'est principalement le marché américain qui se développe sur cette ligne mise en place par United au printemps dernier, mais l'objectif commercial semble en passe d'être atteint, même si l'arrivée de l'A380 d'Air France - en mars prochain - sème le doute.

Avant le vol

Avec un départ prévu à 9h25, le vol 991 de United Airlines (membre de Star Alliance) vers San Francisco se fait du terminal 1 à Charles de Gaulle. Une zone d'enregistrement business est ouverte dès 7 heures et ferme 1 heure avant le décollage de l'appareil. Elle donne accès aux portes de la zone commerciale de l'aéroport et aux salons, dont celui de Star Alliance utilisé par United. Notons la remise d'un coupon fast track (accès N°1) qui sera utile à la porte d'embarquement. Montre en main, il faut moins de 8 minutes à un "abonné" Parafe pour atteindre l'ascenseur qui conduit aux lounges.

Le salon est situé au dernier niveau du bâtiment avec cependant un escalier à descendre pour rejoindre la zone de vie où l'on trouve une vaste présentation de la presse quotidienne et hebdomadaire. Des fauteuils confortables dotés de prises électriques complètent une zone "travail" plus confidentielle où l'on pourra s'isoler. Le voyageur peut se doucher, se restaurer ou patienter, café en main. 182 places sont disponibles dans un espace à la décoration de bon goût, sans excès. Petit sourire face à la machine à café au look juke box, qui clignote comme un arbre de noël pour annoncer que la boisson choisie est prête. Le matin, outre des plats chauds, des viennoiseries sont également proposées aux voyageurs. Il faudrait cependant revoir le fournisseur car la fraicheur n'est pas au rendez vous. Dommage, c'est ce que le voyageur étranger attend de Paris. Bonne nouvelle, les départs sont annoncés dans le salon, ce qui permet de suivre son vol sans être fixé à la pendule.

L'accès à la porte d'embarquement est très classique au terminal 1 ou de (très) longs tapis roulants conduisent aux contrôles de sûreté. C'est là que la carte d'accès rapide est utile même si le portillon (qui scanne le code barre) a bien du mal à s'ouvrir. Il faut répéter deux ou trois fois l'opération avant qu'il n'accepte de vous laisser passer. Une fois à l'intérieur, nous sommes dans une zone d'attente classique. Une boutique pour des achats de dernière minute, des toilettes et un embarquement quasi immédiat pour les passagers en business.

Premier contact avec l'avion

On aime ou on n'aime pas, mais les hôtesses américains sont plutôt complices dès l'arrivée à bord et n'hésitent pas à plaisanter avec les passagers. Un vrai moment de détente, le temps de retrouver sa place, charger sa valise dans le compartiment bagages et confier sa veste au personnel de cabine. La configuration des 30 sièges BusinessFirst du B767 300 en 2 - 1 - 2 est assez agréable surtout pour le siège central, isolé des quatre autres et qui permet une réelle confidentialité pour travailler. Côté couloir, le siège "lit", de 22 inches (55 cm) de large et 1,92 m de long, est architecturé autour de deux zones de vie. D'un côté la tablette et l'écran face au voyageur et sur l'arrière, à droite de la tête, les connections pour le casque, une prise USB et une lumière. Notons qu'une petite tablette permet de poser ses lunettes ou tout autre accessoire de petite taille pendant le vol. Sous l'écran, une autre tablette plus large accueille l'ordinateur portable ou la lecture. Une connectique ronde 5 broches permet de connecter ses périphériques à l'écran. Si vous ne possédez pas le câble adéquat, la boutique duty free à bord en commercialise pendant le vol. Petite astuce, préférez les sièges 1 (A,B,D,K,L) qui offrent plus de place pour glisser les pieds.

La trousse remise pour le vol de jour est identique à celle que je retrouverais au retour. Un bon point : enfin, un peigne ! Cela n'a l'air de rien mais c'est un vrai plus. Des soins "Philosophy" sont insérés dans cette trousse qui propose les très classiques bouchons d'oreille, cache-yeux et chaussettes de bord. Sans oublier la brosse à dent et un stylo (utile pour le formulaire de douane). Le wifi n'est pas encore installé dans l'appareil au départ de Paris. Il faudra sans doute attendre 2014. United équipe aujourd'hui 30 avions par mois mais pour l'heure, ce sont majoritairement les trajets domestiques qui en bénéficient.

Nous voilà prêt à partir après le traditionnel verre de jus d'orange ou de Champagne. Bon point pour le programme de divertissement à bord utilisable dès l'arrivée dans l'avion... Dommage que les obligations légales conduisent l'équipage à de longs monologues (en anglais puis en français) qui perturbent les 30 premières minutes de vol.

Une croisière agréable

Il faudra un peu moins de 12 heures pour les quelques 9000 kilomètres qui séparent Paris de San Francisco. La règle des trois tiers sur un parcours aussi long semble bien respectée par les passagers, principalement anglophones, qui successivement mangeront, dormiront et travailleront pendant la dernière partie du vol. Pour l'heure, c'est l'apéritif qui occupe le personnel de cabine. Un choix de boissons alcoolisés ou non (champagne pour mon voisin, ravi de ce dernier souvenir français). Les amandes et noix de cajou, un peu trop chaudes, sont servies rapidement avec la boisson de mon choix. Le service est parfait et l'hôtesse attentionnée reviendra plusieurs fois nous proposer de renouveler nos choix. Puis vient l'heure du repas. Le menu distribué à l'arrivée dans l'avion donne le choix entre 5 plats (dont une formule express). Viande, poisson, plat végétarien complètent une salade en entrée ou un hors d'œuvre frais (saumon et crevettes). Pas de carte des vins proposés mais un choix à la demande entre des breuvages français (bordeaux) ou californiens (blanc principalement). L'ensemble du service est rapide tout comme l'offre en pains, variée et fréquemment renouvelée. Notons un très beau plateau de fromages suivi d'une glace. Très américain. Pendant tout le repas, le personnel de bord veillera à ce que nos verres restent pleins.

Divertissement à bord, un programme à repenser

C'est peut-être le point faible du vol. L’offre est, a priori, assez complète mais le volume de films en français est court, tout comme le choix dans les nouveautés cinématographiques du moment, principalement proposées en anglais. Côté musique, l'offre est importante mais le lecteur ne permet pas de prendre connaissance du titre complet du morceau joué. Dommage car, sur la partie Classique, l'absence d'information conduit à choisir les morceaux à l'aveugle. Enfin, notons que le catalogue musical en français est lui aussi un peu court. Le choix d'une offre plus internationale pilote sans doute les choix de la compagnie. Bon point pour le GPS embarqué. Lisible, clair et précis, il guide le voyageur tout au long du vol.

L'arrivée, toute en douceur
C'est avec 20 minutes d'avance que nous arrivons à San Francisco. Un roulage un peu long pour atteindre la porte de débarquement et une sortie très rapide de l'appareil car au final, j'aurais mis moins de 16 minutes, immigration et douane comprises, pour rejoindre l'AirTrain qui va me conduire au terminal réservé aux loueurs de voitures (voir la partie consacrée à l'aéroport).

Un retour sans faute

La borne d'enregistrement à San Francisco valide et vérifie le statut du voyageur 3 heures avant le départ, prévu à 14heures. L'embarquement en business peut se faire jusqu'à 45 minutes avant le vol. Ici, pas de fast track mais nous n'en aurons pas besoin. Pas moins de 6 scanners corporels au terminal international, l'attente dure un peu moins de 10 minutes. Attention, les règles sont ici strictement appliquées : pas de chaussures et les pochettes de liquides (déodorant, parfum...) doivent être posées dans un bac à part pour le contrôle. Idem pour l'ordinateur et les tablettes, mais on en a plus l'habitude. Dura lex, sed lex.

L'accès au salon se fait directement à la porte du terminal international, juste après le poste de sûreté. Deux escalators pour atteindre le premier étage où deux salles sont proposées aux voyageurs. Comme tous les salons sur le sol américain, il est confortable mais spartiate. Quasiment pas de presse et une offre en boissons et grignotages assez limitée. Les boutiques sont nombreuses dans le hall mais peu de tarifs attractifs, malgré un cours du dollar intéressant. United veille au confort de ses passagers et propose en business un embarquement immédiat dès l'annonce du vol. Même process qu'au départ pour la boisson d'accueil et le manteau.

Je retrouve la cabine de l'aller mais je me trouve, cette fois ci, côté couloir. Mauvaise idée car débordant quelque peu de mon siège avec mes bras ou mes épaules, je me fais bousculer par les hôtesses. C'est de ma faute, j'en conviens. Je regrette cependant que la largeur des sièges soit un peu courte. On le ressent une fois le fauteuil transformé en lit. Les épaules touchent un peu. Mon voisin, grand et filiforme, m'avoue qu'il doit dormir les jambes repliées. heureusement, la couette proposée est épaisse et agréable pour engager sa nuit de sommeil. Petit regard rapide sur la trousse, j'en extrais chaussettes, bouchons d'oreilles et cache-yeux. J'en aurais besoin après le diner.

Quoiqu'il en soit, le vol du retour est parfait. Le repas servi en moins de 35 minutes offre la même variété qu'à l'aller. Je ferais le choix d'un suprême de poulet façon osso Buco. Un régal. Réveillé à peine plus d'une heure avant l'arrivée, je profite d'un petit déjeuner classique avec une omelette souple et gouteuse. Européen que je suis, j'aurais aimé le petit expresso du réveil. Je me contenterais d'un bon mug de café américain. Confiture, beurre, croissant, rien ne manque sur le plateau. Seul regret, les fruits sont encore congelés. L'ananas est un bloc de glace.

Au final, si je devais résumer ce voyage, je n'aurais qu'un seul mot : très agréable. Que ce soit l'équipage ou les services à bord, j'avoue que j'ai apprécié ces quelques 22 heures de vol aller/retour en 3,5 jours. Les salons m'ont permis d'attendre confortablement et une fois à bord, je dois reconnaître que le temps passe assez vite. J'ai également apprécié la partie snack accessible en dehors des repas où l'on peut trouver sandwichs ou fruits frais à volonté ou le coin boisson disponible pendant tout le vol. Autant de petits détails qui rendent le voyage agréable.

Marcel Lévy

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Pratique : l'aéroport de San Francisco

San Francisco Airport pratique

Il y a deux choses essentielles que vous précisent d'emblée les responsables de l'aéroport International. C'est la première plateforme au monde nominée pour ses efforts artistiques mais surtout, c'est la plus cool de tous les Etats Unis. Ici pas de stress, tout est fait pour la relaxation du voyageur. Impossible de se perdre, des agents présents à tous les niveaux guident les voyageurs. Même le passage de la sécurité se fait en douceur. Pas moins de 5 portiques de sécurité et les règles précises, bien décrites, permettent d'accélérer le passage. C'est un mini train qui sert de colonne vertébrale à l'aéroport.

La plateforme a été conçue en étoile avec trois terminaux pour le domestique et deux terminaux communicants pour l'international. C'est également de la porte d'arrivée internationale que l'on rejoint le terminal spécialement conçu pour les loueurs de voiture. Débarqué à 12h20, le passager peut être au volant de son véhicule en moins de 25 minutes, nous l'avons testé "grandeur nature". Il est vrai qu'à l'arrivée, on prend rarement le temps de se promener. Les panneaux indicateurs conduisent à l'essentiel.

Dans la zone internationale, 39 commerces sont proposés aux voyageurs. On y trouve les classiques boutiques de souvenirs : Tshirt de Stanford ou de SF, batte de baseball, casquettes... Notez la présence d'un distributeur gérer par Best Buy (électronique) qui propose en libre service des iPod, iPad et autres gadgets.

Temps moyen :
Sortie de l'appareil et accès à l'immigration : 5 minutes
Temps d'attente à l'immigration : 9 minutes en business, 24 minutes en classe éco
Temps moyen pour récupérer les valises : 17 minutes
Temps moyen pour le passage à la douane : 6 minutes
Temps moyen d'accès à l'Airtrain : 4 minutes (l'AirTrain passe toutes les 3 à 4 minutes)

Wifi : gratuit sur l'ensemble de l'aéroport, y compris au terminal des loueurs de voiture. Pratique pour récupérer les vouchers numériques. Pour se connecter, choisissez le réseau "SFO FREE WIFI" puis lancer votre navigateur. Il suffit d'accepter les termes et conditions pour être connecté. Il est possible de connecter plusieurs périphériques. L'utilisation de Skype, Viber ou Facetime est autorisée. En cas de souci, contacter le support (gratuit) : 855.415.WIFI

Musée : Les œuvres d'art présentés à SFO sont issues du Musée installé dans l'aéroport mais également de la Commission des Arts de San Francisco. Notez qu'une petite partie des éléments exposés viennent du tout proche Musée de l'aviation. Une librairie est proposée aux voyageurs qui voudraient faire l'acquisition de livres ou de maquettes.

Spa : Pour une petite remise en forme avant le départ, XpresSpa se trouve dans l'International Terminal au niveau de la zone d'embarquement G 100. Il est ouvert de 7 h à 23 heures. Deux autres centres identiques se trouvent dans les terminaux domestiques 2 et 3. A partir de 45 $ pour un soin facial.

Argent : deux distributeurs sont accessibles dans le terminal international. Ils sont situés avant et après la sécurité. Ils délivrent des dollars mais également des monnaies européennes. Attention, le cours du change de référence est assez bas. Notez qu'il y a des frais de 1à 5 $ pour les retraits.

Divers :
- une salle de relaxation et de méditation se trouve avant la sécurité du terminal international. Elle est ouverte de 7 heures à 23 heures.
- Un service de location de téléphones cellulaires est disponible au terminal international juste après les postes d'immigration
- Une machine de change est également disponible après la sécurité
- un centre médical se trouve dans la zone A du terminal international

Circuler
En taxi : compter 56 $ en moyenne entre SFO et Fisherman (16 miles pour 25 minutes). Attention, aux heures de pointes compter 70 $.
Pour rejoindre San Francisco, le réseau BART est sans aucun doute le système le mieux adapté. La gare de départ, accessible par la navette ferroviaire (AirTrain) qui parcourt l'aéroport, permet de rejoindre le centre ville en moins de 20 minutes. La billetterie se trouve au niveau de l'aérogare internationale (zone d'embarquement G). Compter environ 10 $.
- Caltrain permet de faire le trajet vers San Jose ou San Francisco. Il est rejoint par le réseau BART à la station Milbrae. Compter 3 $ pour une zone et 13 $ pour 6 zones.
- SamTrans offre un service de bus 24 heures sur 24 entre SFO et San Mateo ainsi que certaines stations de San Francisco et Palo Alto. Les bus passent au Terminal 1: Arrivées /niveau bagages. Au Terminal International au niveau 1 à la sortie indiqué "Bus SamTrans". 2$ par trajet. Abonnement journalier à 6$.