Le Self Travel pourrait rapidement concerner le monde du voyage d’affaires

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Considéré comme une évolution normale dans le monde du tourisme, le Self Travel pourrait également s'imposer dans les voyages d'affaires. Pour mémoire, il s'agit de l'ensemble des déplacements préparés seul ou à l'aide de sites Internet spécialisés et qui, au final, sont censés coûter bien moins cher qu'en passant par une agence dédiée. Aux États-Unis, selon une étude publiée par Gallup, le self Travel représenterait aujourd'hui un peu moins de 8 %. Les prévisions font état d'un marché autour de 34 % d'ici à la fin de 2015. Si l'univers du loisir est principalement concerné par cette nouvelle méthode d'achat, Gallup prévoit qu'aux USA, 2 à 6 % du marché du voyage d'affaires pourrait être concerné.

Dans bien des PME-PMI françaises de taille moyenne, on a l'habitude d'organiser soi-même ses déplacements professionnels à l'aide d'une assistante, de sites Internet "grand public" et de comparateurs hôteliers. La plupart des grandes agences de voyages du domaine ne commencent à s'intéresser aux entreprises que lorsque leur budget "déplacements" atteint les 200 000 €. Bien sûr, des réseaux comme Carlson Wagonlit Travel, Egencia ou Avexia se sont positionnés sur le marché de la très petite entreprise avec des réponses proches de celles que l'on obtient sur un expedia.com ou un voyages-sncf.com. Aux États-Unis, avec un budget "voyages" sous la barre des 500 000 $, les entreprises sont considérées comme étant dans l'univers des loisirs et traitées comme tel. Que va donc apporter le self Travel ? Sans doute une meilleure adaptation au Best Buy très prisé par les petites structures économiques. On pourrait alors rétorquer que la perte de temps engendrée par les recherches est pénalisante à l'activité principale de l'entreprise. Gallup démontre qu'il n'en est rien. Utilisé généralement par de jeunes créateurs issus de la génération X, Internet est rapide et l'usage de comparateurs fiables facilite grandement l'accessibilité aux meilleurs prix. D'autant, et l'étude le prouve, que le nombre de voyages complexes est assez limité dans ces jeunes entreprises qui généralement vont de "point à point". Mieux, lorsque le déplacement est difficile à mettre en oeuvre, l'appel à l'agence de voyages de proximité est devenu une habitude. Et les frais de service engendrés sont considérés comme normaux par la plupart des acheteurs.

A l'évidence, cette maturité "achats" pourrait rapidement faciliter le développement du self Travel et engendrer de nouvelles habitudes de consommation proches de celle que demandent déjà les voyageurs d'affaires. Il est encore trop tôt, voire impossible, de tirer des conclusions sur le développement du Self Travel dans les entreprises françaises. On sait déjà que bien de jeunes pousses l'utilisent pour se déplacer. Mais la réussite n'incitera-t-elle pas ces jeunes chefs d'entreprise à externaliser des taches peu valorisantes et tout de même chronophages?

Marc Dandreau