Le défi 2014 des hôtels : attirer les voyageurs d’affaires

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Deloitte et In Extenso THR ont publié le 13 février 2014 la seizième édition des «Tendances de l’Hôtellerie». Les taux d’occupations des hôtels ont encore souffert des effets de la crise en 2013. Pour l’étude, les établissements vont devoir attirer la clientèle Corporate pour enregistrer une meilleure croissance en 2014.

La fréquentation des hôtels s’est inscrite en 2013 dans la continuité de 2012. Depuis deux ans, l’occupation des hôtels est en baisse (-1 %). «Il ne s’agit pas d’une forte chute de l’activité mais plutôt d’une lente érosion. Dans le même temps, la progression du prix moyen, même modeste, a permis de stabiliser le chiffre d’affaires», précise l’étude. Encore une fois, Paris reste l’exception dans le paysage hôtelier français cette année. La capitale continue d’afficher de solides performances «mais les progressions de chiffre d’affaires sont modestes et les résultats restent assurément en deçà de son potentiel». L’hôtellerie de luxe, elle, a pleinement bénéficié de la croissance mondiale et affiche une hausse de près de 5 % de son chiffre d’affaires hébergement.

Les grandes agglomérations attendent la reprise
Quelques villes ont davantage souffert, comme Montpellier ou Rennes, avec un recul marqué des chiffres d’affaires hébergement. A l’inverse, l’hôtellerie marseillaise a réalisé une belle année 2013, bénéficiant de son statut de Capitale européenne de la Culture. La majorité des agglomérations affiche des performances stables par rapport à 2012 ou en évolution très modérée. «Globalement, leur bilan d’activité met en avant une hausse de l’offre et une baisse de la demande, un effet ciseau qui perdure depuis 2012 et qui fragilise encore un peu plus les hôteliers», expliquent Deloitte et In Extenso THR
Ainsi comme beaucoup d’activités de services, l’hôtellerie souffre du contexte économique qui oblige les entreprises à voir leurs dépenses à la baisse. En outre, la faiblesse de la demande et une concurrence vive ont conduit les hôteliers hors luxe à une très grande prudence tarifaire. De fait, entre les velléités des entreprises à renégocier les contrats et la pression sur les prix induite par les agences de voyages en ligne, la marge de manœuvre était réduite pour la majorité des destinations.
«Après 2013 qui a vu une stagnation quasi générale des performances hôtelières en France, les perspectives pour 2014 apparaissent mesurées. L’évolution quantitative des flux, et donc des taux moyens d’occupation, devrait rester limitée, sauf rebond particulier de l’économie française dans les mois à venir. Les niveaux de prix moyen conservent dans certaines gammes un petit potentiel d’optimisation, qui risque toutefois pour l’hôtelier d’être neutralisé par l’augmentation du taux de TVA depuis le 1er janvier de cette année», commente Philippe Gauguier, Associé chez In Extenso THR.

2014 : améliorer l’accueil et attirer les clients Corporate
Selon Deloitte et In Extenso THR, le secteur hôtelier devra relever plusieurs défis en 2014. Le premier est l’accueil. Ils précisent «la stratégie touristique doit intégrer toutes les problématiques de sécurité, santé, environnement, etc. Il s’agit de prendre plus et mieux en charge le touriste, de lui faire des propositions de circuits, d’éviter toutes ces ruptures de charge entre hôtel et lieux de visites sans penser aux taxis, bus, trains… qui tissent en réalité les séjours».
Pour améliorer leurs performances, les hôtels doivent selon eux élargir leur clientèle, et pour cela investir «la concurrence internationale, les attentes des consommateurs partout conduisent à plus d’investissements. Ceci est d’autant plus nécessaire pour les clients du tourisme qui font et feront de plus en plus la différence dans la croissance du secteur : les séniors, les cadres et responsables internationaux, les touristes asiatiques et de manière plus générale les classes moyennes des pays émergents. Cet investissement est matériel et immatériel (formation aux langues étrangères). Il faut attirer plus, pour plus longtemps, des clientèles à pouvoir d’achat significatif».
Le troisième défi est de dépasser celui de la saisonnalité. L’analyse explique qu’il faut «travailler l’avant et l’après-saison, avec par exemple des offres dédiées aux retraités ou encore aux entreprises. C’est là le vaste domaine des rencontres et événements professionnels».