Le givre en cause dans le crash du vol d’Air Algérie

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Le vol AH 5017 s'est écrasé entre Ouagadougou et Alger, le 24 juillet 2014 avec 116 personnes à bord. Selon les premiers éléments de l'enquête du Bureau d'enquêtes et analyses (BEA), l'accident résulterait d'une avarie technique causée par une négligence de l'équipage. Les capteurs de l'appareil auraient givré car les pilotes n'avaient, semble-t-il, pas mis en marche le sytème anti-givre.

Le communiqué du BEA et de la commission d'Enquêtes Accidents et Incidents de l'Aviation Civile paru le 4 avril 2015 indique que le McDonnell Douglas 8 est arrivé à son altitude de croisière de 9 500 mètres sans encombre. Le pilote automatique a alors été activé par les pilotes. C'est environ deux minutes plus tard que des données erronées concernant les deux moteurs de l'appareil sont transmises dans le cockpit. Le BEA précise: «Ceci est vraisemblablement le résultat du givrage des capteurs de pression situés sur le cône de nez des moteurs». Il ajoute que l'analyse des données disponibles indique que l'équipage n'a semble-t-il pas activé les systèmes anti-givre au cours de la montée et de la croisière.

Le BEA explique que «Du fait du givrage des capteurs de pression, l'information erronée transmise à l'auto-manette conduit cette dernière à limiter la poussée délivrée par les moteurs. Dans ces conditions, la poussée devient insuffisante pour maintenir la vitesse de croisière et l'avion ralentit. Le pilote automatique commande alors une augmentation de l'assiette de l'avion pour maintenir l'altitude malgré cette perte de vitesse». Mais sans accélération des moteurs, l'avion a décroché. L'agence ajoute que l'équipage n'aurait pas tenté de manœuvre de récupération lors du décrochage. Ces premières conclusions permettent d'écarter l'hypothèse terroriste. La publication du rapport final devrait avoir lieu à la fin du mois de décembre 2015.