Le gros problème d’Air France, c’est surtout le prix !

73

Une fois n'est pas coutume, nous laissons cette place à l'un de nos lecteurs. Jean-François, qui souhaite rester anonyme, nous a fait parvenir un assez long mail pour évoquer les récents événements qui secouent Air France. Pour lui, le seul et unique problème, ce sont les prix proposés par Air France. Sur le court et moyen courrier comme sur l'international de plus de 6 heures, la compagnie française est systématiquement plus chère en business. En deux ans, son entreprise a diminué de moitié ses vols sur Air France. Et vous, qu'en pensez vous ?

"Si je suis le premier à reconnaître que la qualité globale d'Air France s'améliore depuis deux ans, je ne peux souscrire à cette idée un peu légère qui veut qu'un prix plus élevé corresponde à une qualité de services supérieure. Nous en sommes loin aujourd'hui où seul le best buy pilote nos achats. Pire, quand l'écart de prix dépasse les 1000 € en moyenne vers l'Asie, on comprend mieux le succès des compagnies du Golfe. Il m'est plus facile de vendre à mes voyageurs un Bombay via Doha qu'un vol direct vers l'Inde. A la clé, un meilleur programme de miles pour la compagnie du Golfe qui commence à séduire nos voyageurs, un lounge dédié doté de services très haut de gamme et des correspondances qui s'améliorent sans cesse !.

Au delà de ces simples éléments matériels, je ne me sens pas d'expliquer à mes voyageurs que je vais payer 1000 € de plus pour le seul bonheur de voyager français. Certains l'accepteront, mais la majorité s'en soucie peu ! D'autant que généralement, le retour que j'ai des compagnies du Golfe est toujours supérieur à celui d'Air France. Il serait illusoire de croire que seul le vol direct est attendu par les voyageurs. Pour nous, qui partons aussi de villes de province, faire un via Londres ou Francfort est d'une simplicité évidente voire une habitude bien implantée et vécue aisément.

Pour moi, la notion de contrats corporate est une approche dépassée face aux prix pratiqués par la concurrence européenne ou internationale. Il est évident qu'Air France, face à ses coûts structurels actuels, ne peut être compétitif. On le voit bien, c'est le serpent qui se mort la queue. Et si cette spirale infernale continue, combien de salariés faudra t-il licencier pour atteindre des coûts acceptables et bien placés ?

Il est évident qu'Air France doit travailler rapidement à cet élément concurrentiel qu'est le tarif. Ses clients suivront. Il nous faut du concret pour justifier aujourd'hui nos choix. C'est ce que nous demandons à la Direction d'Air France.

Nous entendra t-elle ?

Jean-François,
acheteur pour une entreprise de 500 personnes qui voyagent beaucoup.