Le manque d’Europe coûte cher aux transporteurs européens !

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Les lourdeurs administratives pèsent clairement sur le développement des transporteurs européens, affirme le parlement de Strasbourg qui produit un rapport au moment même où le nouveau Commissaire européen au transport prend ses fonctions. Une feuille de route ?

En arrivant dans son bureau ce lundi matin, Violeta Bulc, nouvelle commissaire chargée des transports, va trouver sur son bureau un rapport émis par une unité spécialisée du Parlement européen. Un rapport qui peut peu ou prou correspondre à la montagne de difficultés qu’elle devrait avoir à franchir si elle veut renforcer l’efficacité de l’Europe dans sa nouvelle spécialité. Route, rail ou aérien, ce rapport estime en effet que «20 ans de réglementation n'ont pas permis de créer un marché suffisamment ouvert». Malgré la création d’une agence ferroviaire européenne ou d’un ciel unique, ce rapport détaille un manque de règle uniques qui conduit par exemple un train d’Autriche en Italie par exemple à s’arrêter pour qu'on lui ajoute un feu arrière ou des réflecteurs afin de se conformer aux règles italiennes. Il souligne que de nombreuses entreprises renoncent à se lancer sur le marché européen en raison des lourdeurs administratives, conduisant les entreprises ferroviaires nationales à disposer d'un «monopole sur nombre de marchés nationaux». Une position libérale connue qui occulte peut être le fait que le nombre de sillons sur les rails ne sont pas non plus extensibles, mais le constat reflète aussi une réalité. Il est valable également dans l’aérien, pour lequel un ciel unique existe bien sur le papier, mais seulement sur le papier. «i[La conséquence de l'absence d'un espace aérien européen unique et intégré [...], ce sont des avions qui ne prennent pas des trajectoires directes, mais sont forcés de faire des détours, ce qui engendre des retards coûteux sur les plans économiques et environnementaux]i», jugent les experts. Ils vont ainsi directement dans le sens de ce que dit Iata. Il reste à savoir ce qu’en diront les contrôleurs aériens.