Le patriotisme économique à la française inquiète Vueling

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Le contexte peut sembler inquiétant : face aux nombreuses pressions exercées par le monde politique français sur Air France pour acheter Airbus, par patriotisme économique, d’autres compagnies s’interrogent. Vueling, qui doit également renouveler sa flotte, craint de contrarier les autorités françaises si le contrat échappait à Airbus. Et de devoir alors revoir à la baisse ses ambitions sur le marché français.

Le patriotisme économique à la française inquiète Vueling
Jusqu’où peut donc aller le patriotisme économique, brandi par de nombreux députés dans l’affaire Air France-Airbus ? C’est ce qui agite actuellement la direction de Vueling, qui ambitionne d’ouvrir une seconde base à Orly, et de poursuivre son expansion sur le marché français. Malgré les bons rapports avec ADP, affichés en mai 2011 à l’occasion de la venue du patron de la low-cost espagnole en France, Vueling craint de possibles représailles si Airbus ne remportait pas le contrat de plusieurs milliards lié au renouvellement de sa flotte. C’est ce qui ressort d’une interview accordée récemment à Bloomberg, dans laquelle Alex Cruz, PDG de la compagnie, s'inquiète des conséquences que pourraient conditionner le choix du constructeur aéronautique. En clair : Vueling obtiendra-t-elle les nouveaux créneaux demandés si Boeing ou Bombardier venaient à doubler Airbus ? «Il serait fou de choisir un constructeur sans prendre en compte les effets que cela pourrait avoir sur le développement de notre réseau», reconnait ainsi Alex Cruz, conscient du contexte préélectoral propice à certaines pressions. Le patriotisme économique pourrait alors prendre en otage bien d'autres décisions liées à l'organisation du secteur aérien.