Le programme d’assemblage de l’A380 pourrait être revu

120

Les compagnies aériennes très touchées par la crise sont très attentives à leurs dépenses. Les commandes des avions, et plus particulière celles de l’A380, s'en ressentent. Face à l’absence de commande d’A380 depuis le début de l’année, Airbus pourrait repenser le programme de son gros porteur et ralentir son rythme de production.

Le programme d'assemblage de l'A380 pourrait être revu
Les ventes d’A380 stagnent. Airbus n’a engrangé aucune commande ferme pour le gros porteur depuis le début de l’année, et a même reçu 3 annulations. Devant cette situation, une source industrielle a confié à Reuters que le constructeur européen pourrait «revoir la situation et la stratégie» du super jumbo d’ici la fin de l’année. Il pourrait ainsi réduire son rythme de production et ne plus viser les 30 unités fabriquées par an. L’entreprise pourrait également retravailler sur les projets de modernisation de l’avion mis de côté comme une version proposant 100 sièges supplémentaires.
Si Airbus n’a pas confirmé l’information, l’avionneur a reconnu qu’il ne plomberait pas ses résultats en produisant un avion qui ne rencontre pas son public. «Concernant 2015, nous avons encore quelques créneaux à la fin de l'année et nous travaillons encore à les remplir», a expliqué Tom Williams, responsable des programmes, puis il a précisé «Nous sommes pragmatiques et nous adapterons nos rythmes de production et notre structure de coût à la demande : de petites variations ne constituent pas une crise». L’A380 a tout de même des supporteurs. Le président d’Emirates Tim Clark a confié «Pour moi, il y aura toujours un marché pour les avions de plus de 500 sièges». Il a ajouté «L'Histoire nous montre que lorsque l'économie retrouvera une certaine normalité, et cela arrivera, le rebond sera beaucoup plus rapide et beaucoup plus dynamique que lors des précédentes décennies».

Boeing met en avant ses analyses
Face à la faiblesse des ventes de l’A380, Boeing bombe le torse. Invité de BFM Business, jeudi 24 octobre, Yves Galland, le président de Boeing France a assuré «Nous avons l’habitude de ne jamais dire de mal d’Airbus, et je souhaiterais d’ailleurs que la réciproque soit toujours vraie» puis a ajouté «Mais je ne suis pas étonné. Nous avons une différence d’analyse pour les 20 ans à venir : nous avons prévu 760 gros porteurs, alors qu'Airbus en avait prévu 1.711. Donc je pense que nos analyses, pour l’instant, prévalent. Airbus a prévu un marché trop important pour les gros porteurs».