Le roulage au coeur des enjeux de l’aérien

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La consommation de kérosène des avions est au centre des préoccupations des compagnies aériennes et des conversations du salon du Bourget. Les industriels ont ainsi développé des solutions «green taxiing». Elles permettent aux avions de faire leurs manœuvres sur l’aéroport sans consommer de carburant.

Le roulage au coeur des enjeux de l'aérien
Avant même le décollage, les avions consomment beaucoup de carburant à cause du roulage qui peut durer jusqu’à 40 min. Par exemple, un Boeing 747 utilise une tonne de kérosène pour seulement 17 minutes de roulage. Plusieurs sociétés ont ainsi planché sur des systèmes permettant d’effectuer ces procédures de pré-décollage sans user de carburant. Israel industry aerospace (IAI) a imaginé un dispositif, baptisé «Taxibot». Il s’agit d’un tracteur électrique pilotable depuis le cockpit. «Avec l'avantage de ne pas alourdir l'avion en vol», a expliqué à l’AFP Arnaud Stern, consultant expert aéronautique chez Kurt Salmon. Il évalue d’ailleurs le marché des "roulages verts" à 5 milliards de dollars.
Safran travaille aussi à rendre les avions moins gourmands au sol. Avec Honeywell, l’entreprise a développé l'EGTS (electric green taxiing system). Des moteurs électriques sont installés dans le train d’atterrissage principal. Ce produit devrait être commercialisé en 2016 et permettre aux compagnies aériennes d’économiser 3 à 4 % de carburant par vol. Mais à cause d’un surpoids de 300 kg, la machine ne sera rentable que pour les vols courts et moyen-courriers. «Cela représente un marché potentiel de 10 000 avions entre 2016 et 2030 sans compter le marché du +retrofit+» (avions déjà en circulation modernisés), souligne Olivier Savin, directeur de programme EGTS chez Safran.