Le «selfie» attire les jeunes voyageurs d’affaires

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Au-delà du buzz, désormais classique sur le net dès qu’une nouveauté technlogie apparaît, le selfie est devenu un outil de communication pour la génération Y. Pas de mots, juste une photo prise avec son iphone à bout de bras. Si le photomaton des anciens avait pour finalité d’immortaliser le couple formé avec sa dernière (ou dernier) petit ami(e), le selfie va bien plus loin. Il donne le tempo à un moment précis.

Tendez las bras, votre iPhone au bout de doigts et faites une photo de vous… C’est le selfie. Un clin d’œil photographique instantané qui immortalise un état d’esprit ou un lieu. A la fin des années 2000, les premiers fans d’informatique utilisaient au mieux leur webcam ou leurs images scannées pour faire du selfie sans le savoir. Aujourd’hui, la techno est dépassée et l’outil est une sorte de thermomètre de la déprime ou du bonheur qui circule via les médias sociaux. Un phénomène qui donne le ton d’une situation. Je passe sur la vision parfois dénudée de jeunes filles provocatrices à la conquête de leur indépendance, pour ne m’intéresser qu’aux jeunes voyageurs d’affaires. Le selfie est un peu une carte de visite envoyée aux copains. Photo de moi dans les galères SNCF, moi à l’aéroport, moi au pied du building où j’ai rendez vous. Bref, une approche permanente de ce qui se fait en déplacement professionnel. Un peu nombriliste, sans doute, c'est pour tenir les copains au courant de mon actualité. Instagram regorge d’images de ce type qui, pour certaines, servent aux chasseurs de tête et aux veilleurs économiques. Le look d’un futur vendeur, la vision sociale d’un jeune cadre, l’environnement d’un futur salarié sont autant de clés que traquent les comportementalistes du travail. Comme sur Facebook.
Mais au delà, le selfie devient aussi un outil de com au sein de l’entreprise. L’efficacité partagée du voyageur est un élément de management pour les équipes. Aux USA, plusieurs grosses entreprises utilisent le selfie sur leur intranet. Une façon de démontrer leur présence dans le monde en l’associant à de jeunes voyageurs dynamiques et agressifs sur le terrain. Après la gamification, le selfie est ainsi une nouvelle étape du dialogue de la génération Y avec ses proches. Et pourquoi pas avec ses collègues ?

Marcel Lévy