Le voyage d’affaires est-il encore à la mode dans les entreprises ?

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Présenté depuis 2010 comme l’arme absolu pour enrichir l’entreprise, après des années où il était considéré comme un simple coût, le voyage d’affaires ne semble plus être une priorité de l’entreprise. La baisse des dépenses associées aux déplacements professionnels a atteint les niveaux souhaités par les entreprises. Désormais on voyage comme on respire. Simplement, sans y penser.

Quel avenir pour le best buy ? C’est la question qui sera posée jeudi prochain, le 3 avril, dans le cadre du Market Place du Voyage d’Affaires, au Carrousel du Louvre à Paris. On sait désormais que le plus gros du travail d’économies sur les déplacements s’est fait ces deux dernières années et que les dernières niches se cachent non pas dans la politique voyages générale, mais sur le cas par cas. En clair, sur les politiques « voyageurs » déjà en vogue depuis l’année dernière.

Peut-on attendre plus ? Certainement pas pour le plus gros de la dépense. L’heure est aux outils de production directe et le hors prod est désormais relégué au second plan. Normal a priori, tout est géré dans le travel. D’autant que pour les entreprises de taille intermédiaire, la mise en place des process « voyage d’affaires » donne désormais de bons résultats. Il suffit de bouger légèrement les curseurs mis en place pour s’adapter à la majeure partie des situations sur le terrain. Les consultants prennent la main sur les spécialistes. C’est leur rôle.

Doit-on s’en étonner voire s’en inquiéter ? Certainement pas. Depuis le temps que l’on évoque le pouvoir entre les mains du voyageur… Il était temps qu’il s’en empare. Les générations Y, biberonées aux voyages pour leurs loisirs, sont capables de gérer seules leurs besoins. Les collaborateurs disposent des SBT, des réseaux sociaux et des astuces des vieux routiers. Là encore, inutile de mobiliser des emplois. Les fournisseurs se chargent de fournir le «fond de commerce numérique».

Et demain ? Tout est possible. Le pronostic tient de la boule de cristal. Certains ne jurent que par l’open booking. Vaste fumisterie pour les autres qui pensent que le contrôle est indispensable au sein de l’entreprise. Et des modes, on en aura connu, de la téléprésence à la gestion électronique de documents pour les échanges dématérialisés via le « door to door » naissant… Bref, tout est possible. Rien n’est imposé, mais bien des univers sont proposés.

Pierre Barre