Le voyageur d’affaires peut-il être écolo ?

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La tendance actuelle qui pousse à tout repeindre en vert au titre d'un avenir prometteur pour nos enfants concerne t-elle réellement les voyageurs d'affaires ? Si la bonne conscience les invite à mettre la main au portefeuille pour compenser les vols et le reste, la réalité est moins rose. D'autant que cet argent, même si l'on suit sur internet l'activité quotidienne des collecteurs, on ne sait pas très bien au final comment il est utilisé. Peut-on concilier le voyage d'affaires et l'écologie ?. Tout le monde le pense mais peu l'appliquent !

Dans un document publié voici quelques mois, nos amis de Marco Polo dressaient la liste des bonnes pratiques du domaine. Un travail remarquable qui dévoilait que le voyage d'affaires, à sa façon et sous certaines conditions, pouvait se plier à des règles environnementales légères. De l'autre côté du Rhin, nos amis allemands viennent de dire exactement le contraire. Pour les écologistes réunis à Francfort, l'ennemi c'est l'avion, mais aussi la voiture voire le train. De là à considérer tout simplement que le déplacement est en soi mauvais pour la planète, il n'y a qu'un pas. Un prisme qui n'envisage que l'aspect CO2 des choses, oubliant les échanges économiques et le développement humain... Bref, les propositions de ces défenseurs acharnés de la planète sont simples : il faut établir un permis de voyager pour les professionnels. Si cela revient à créer un nouveau passeport version stalinienne devant le Mur de Berlin, vous imaginez notre réaction. Mais il peut y avoir une idée, avec une sorte d'examen qui consiste à connaître les dix règles de base du voyageur d'affaires, green jusqu'au bout de sa mallette.
Ma foi, l'idée peut finalement faire sourire comme la mini jupe à son époque ou toutes les autres modes que la planète a connu (y compris le walkman ou la trottinette). Mais au delà, il y a du bons sens dans cette idée. Apprendre à bien voyager n'est pas un luxe à une époque où l'on accepte toutes les formations, même les plus décalées. Il y aurait du bon sens à remettre à plat les mécanismes d'un voyage d'affaires pour permettre aux nouveaux entrants dans l'entreprise d'apprendre quelques règles de base du déplacement professionnel. Comme avec le permis de conduire, on sait d'avance que tout ne sera pas respecté à la lettre. Qu'importe, sensibiliser les voyageurs, en une ou deux heures et sur le principe du volontariat, ce serait facile à mettre en œuvre. Aux Etats Unis, Monsanto le propose à ses jeunes cadres tout comme chez HP ou Wallmart. Beaucoup apprécient cette discussion formelle qui leur ouvre de nouveaux horizons et leur permet de mieux comprendre la culture voyage de l'entreprise. Les travel managers qui sortent peu de leur bureau auraient ainsi l'occasion de parler avec leurs voyageurs. Comme quoi l'écologie permet d'atteindre la convivialité demandée par tous dans l'entreprise.

Marc Dandreau