Le voyageur d’affaires, un hyper connecté

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Le congrès mondial du mobile, à Barcelone, donne l’occasion d’une surenchère de démonstrations pour le téléphone portable le plus connecté, le plus pratique, le plus intelligent, le plus… Tout ! Et pendant ce temps, le voyageur d’affaires cherche souvent, désespérément, la connection wifi qui lui fera faire des économies !

Le Galaxy S5 présenté lundi soir à Barcelone donne une bonne idée du top du marché. Un meilleur appareil photo, un écran qui s'adapte à la luminosité ambiante, un appareil qui résiste à l'eau et à la poussière. On y ajoute le scanner d'empreinte digitale pour débloquer l'accès au smartphone mais également sécuriser des dossiers. On y allie le wi-fi avec le réseau 4G pour télécharger plus rapidement. On peut également l’utiliser pour prendre son pouls en apposant son doigt sur une diode au dos de l'appareil. Il ne sait pas encore faire la vaisselle, mais cela ne saurait tarder.

Magnifiques, ces outils magiques. En mode avion, on peut même les utiliser en vol du décollage à l’atterrissage, les utiliser pour rester connecté avec son bureau ou sa maison en permanence. Toujours et partout joignable, le voyageur d’affaires est virtuellement plus performant, il possède avec lui le couteau suisse de la connectivité.

Dans le principe, du moins. Parce qu’il suffit de quitter les villes pour se rendre compte que la 3G n’est pas partout une réalité, et que la 4G est encore plus un monde virtuel de demain. Chercher un réseau wifi en campagne demande parfois des ruses de sioux, et il n’est pas rare de croiser des hommes d’affaires en costume dans les Mac Do. Ils ne se restaurent pas, ils travaillent : en échange d’un café, ils y ont accès à internet pour boucler leurs dossiers et répondre à leurs mails. Ce service, on pourrait l’attendre de La Poste, mais il y a bien longtemps qu’elle déserte les villages.

C’est tout le paradoxe de notre monde moderne : on peut parfois répondre à un mail du désert de Mauritanie et ne pas pouvoir le faire du Limousin. Les outils vont très vite, parfois trop, et les réseaux eux-mêmes ne suivent pas. Mais comme le voyageur d’affaires est doté de l’outil qui va bien, il se stresse tout seul à l’idée de ne pas pouvoir rester joignable et opérationnel H24 et 7/7. Nous vivons un monde de pressions, y compris pour une affaire de téléphone. A quand, la libération de l’homme ?

Pierre Barre