Les Assises de la mobilité à partir de mardi

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Destinées à préparer un projet de loi pour le début 2018, les Assises de la mobilité qui débutent ce mardi 19 septembre doivent durer trois mois. Elles sont destinées à remettre à plat les grands projets dans un contexte de resserrement budgétaire, mais aussi d'envisager des alternatives crédibles au "tout voiture".

Repenser la mobilité, c'est tout l'enjeu de ce rendez-vous de ces Assises de la mobilité qui concernent au 1er chef les voyageurs d'affaires qui devront y trouver les solutions de leurs déplacements professionnels. Au delà des discours convenus, la ministre Elisabeth Borne fixe un enjeu clair : les Assises doivent aider à préparer un projet de loi prévu début 2018. "Le secteur des transports est en pleine révolution et il faut bien sûr réorienter notre politique", explique la Ministre, "L'enjeu est moins d'apporter des nouvelles infrastructures et des nouvelles solutions, il faut aussi assurer que ces différentes réponses en termes de mobilité sont bien connectées entre elles et de manière fluide".

Dans une interview au JDD, Elisabeth Borne annonce qu'elle veut avant tout "l’amélioration des transports du quotidien", notant ainsi que "Le TGV représente 1% des déplacements alors qu’il a concentré 16% des investissements ces dernières années!". Et pour ceux qui n'auraient pas compris, il s'agit de remettre la SNCF sur les rails : "Il est quand même paradoxal que deux lignes à grande vitesse aient été mises en service cet été alors qu’on enregistrait en même temps 5.300 km de ralentissement sur le réseau ferré pour insuffisance d’entretien. Le prix des billets de TGV a augmenté ces dernières années, alors que 70% des dessertes ne sont pas rentables. Par ailleurs, l’endettement se creuse de 3 milliards par an. À côté de cela, les TER doivent transporter plus de voyageurs. Ils ne jouent pas leur rôle notamment dans les grandes métropoles!"

Parmi les pistes à envisager dans un contexte financier tendu, la ministre envisage de "faire payer les poids lourds qui transitent par notre réseau sans participer à son financement". La ministre n'envisage pas de relance de plan autoroutier : "Allonger la durée des concessions en échange de travaux n’est pas une solution. Je préfère que les sociétés d’autoroute mettent leur énergie à nous proposer des solutions intelligentes de gestion de trafic et de péages."

La Loti (loi d'orientation sur les transports intérieurs) avait été publiée le 30 décembre 1982. La Lom (loi d'orientation des mobilités) devrait lui succéder en 2018, et donner une vision à 10 ans avec une programmation des investissements sur cinq ans.