Les attentats de 2001 ont coûté très cher au transport aérien

81

Membre de l'Académie nationale de l'air et de l'espace, Pierre Sparaco a depuis 40 ans un œil acéré sur toute cette industrie. Ancien rédacteur en chef Europe d’AviationWeek et rédacteur en chef du site Aeromorning.com, il dresse dans sa chronique quotidienne un bilan de ce que le 11 septembre 2001 a coûté aux compagnies aériennes. Avec son aimable autorisation, nous la reproduisons ici.

Les attentats de 2001 ont coûté très cher au transport aérien
C’est un triste anniversaire, difficile à vivre. Dans quelques jours, la planète tout entière aura les yeux tournés vers le tristement célèbre Ground Zero tandis que nous reviendront à l’esprit les images terrifiantes d’avions qui s’encastrent dans les tours du World Trade Center de New York. Pour la première fois dans l’histoire de l’aviation, des appareils civils, chargés de passagers, étaient transformés en bombes volantes, un dévoiement proprement inimaginable de l’un des plus beaux développements des transports depuis l’invention de la roue.

Il est d’autant plus logique que le transport aérien se retrouve au premier rang des célébrations du 11 septembre. Ou encore de celle organisée en mémoire de l’attaque contre le Pentagone et la fin dramatique du vol 427, en rase campagne. L’aviation a payé un lourd tribu en même temps qu’elle se trouvait à jamais transformée, pour son plus grand malheur, en outil de mort. L’attentat de Lockerbie et celui du Niger avaient indiqué à la face du monde que tout avion de ligne est porteur d’un fort symbole et, jusqu’au 11 septembre 2001, en regardant les photos de l’épave du DC-10 d’UTA et celles du Boeing 747 de Pan Am, nous avions cru connaître le pire. Lequel, hélas !, était à venir.

Durement frappé, le transport aérien mondial a été ébranlé, meurtri, et il tente d’exprimer sa douleur, ces jours-ci, en même temps que son incapacité de réagir aussi fort, aussi bien, que chacun le souhaiterait. Aussi doit-on regretter qu’ici et là, et notamment au sein de l’IATA, le bilan de l’après 9/11 se limite, pour l’essentiel, à des considérations financières. Cette approche comptable a quelque chose de mesquin, d’étriqué, à la limite du mauvais goût. Peu importe, en effet, que le chiffre d’affaires de nombreuses compagnies aériennes ait souffert de la vague de fond terroriste. Ce n’est pas l’essentiel, ce l’est d’autant moins que le transport aérien a prouvé à d’innombrables reprises qu’il est capable de surmonter les pires difficultés, de rebondir encore et toujours. Cela pour une raison simple, qui tient en peu de mots : il est devenu indispensable à la bonne marche de la planète Terre.

Lire la suite, gratuitement, sur le site aeromorning.com