Les biocarburants sont-ils faits pour amuser la galerie ?

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Depuis quelques mois, les compagnies aériennes alimentent en communiqués de presse éloquents les rédactions européennes. Leur principal sujet de satisfecit : les biocarburants, souvent testés avec succès par des appareils, spécialement repensés pour l'utilisation de tel produits. Bravo pour la planète même si l'on s'étonne de ne voir que peu de nouveautés sortir des usines des motoristes, les premiers concernés par la lutte contre la pollution.

Sans doute l'avez vous remarqué, c'est le client qui paye aujourd'hui les attentes écologistes des compagnies en réglant les taxes complémentaires imposées au transport aérien. C'est le client qui payait déjà sa sécurité à bord. Demain, sans doute, va t-il aussi payer les services et pourquoi pas venir avec son siège. Il paraît que Ryanair y songe. Certes, les biocarburants sont le premier pas vers des vols plus propres même si l'on apprend aujourd'hui qu'ils s'essoufflent en Europe et qu'ils ne représentent plus que 2,8% des énergies propres disponibles. En Allemagne, ils sont en baissent de 3% et à peine en hausse de 0,5 % en France. Dans un communiqué, l'European Biodiesel Board, estime que "la production européenne de biodiesel a chuté de 8% en 2011, à 8,8 millions de tonnes, alors que la consommation a progressé de 2,4%". Il est vrai que derrière cette folie "verte", les instances européennes et américaines se sont rendus compte que la "durabilité" associée aux biocarburants n'était pas acquise. De nouvelles études sont lancées, on ne connaître les résultats que dans deux ans. Reste que du côté des motoristes on fait le dos rond. On sait que c'est pourtant dans ce domaine que les efforts seront à mener. Rolls Royce n'a jamais caché que des moteurs plus propres et plus performants pourraient coûter chers. Face à des compagnies qui ne jurent que par les prix bas, difficile de faire du neuf avec du vieux. Pratt & Whitney, l'autre grand des moteurs d'avion, affirme qu'il y aura des surprises dans quelques années mais sans donner de date, ni aucune précision sur les innovations. Reste que si le biocarburant est une étape, on sait déjà que ce ne sera pas la solution. Pas plus l'huile de friture dans les aéronefs. Même si Mac Donald décide d'installer des fast food à bord. Faudra bien manger, non ?

Hélène Retout,