Les bus de la concurrence vont coûter 250 millions d’euros à la SNCF

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Qui va payer ? Voilà en filigrane la question que pose la SNCF au gouvernement. Avec l’entrée de la loi Macron et la création de plus de 140 lignes de bus sur le territoire national, c’est le trafic TGV et Intercités qui devrait pâtir de la situation. La perte pourrait atteindre, selon la SNCF, entre 200 et 250 millioons d'euros par an.

Officiellement la question ne se pose pas. Mais dans l’ambiance feutrée des cabinets ministériels ou au sein de la direction de la SNCF, on s’interroge sur cette volonté d'ouvrir largement le marché du transport de voyageurs à la concurrence routière. SNCF s'est pourtant largement engouffrée elle même sur le marché, que ce soit avec le covoiturage ou IDbus.

Mais l’attaque qui s’annonce est plus dangereuse. Anglais et Allemands devraient s’implanter en France avec une excellente maîtrise du transport de passagers. Et la bataille des prix va être rude : 1 € pour le Paris/Toulouse de nuit en prix d'appel. Moins de 5 € pour un Lyon - Marseille. Dès l'été prochain, le bus va devenir un outil de voyage à part entière.

Seule certitude, le bus ne va pas s’adapter aux attentes du voyage d’affaires… Mais les petits prix annoncés par Guillaume Pepy devraient, eux, attirer les petites structures capables d’insérer de la contrainte dans leurs déplacements professionnels. Et une baisse des revenus « pros », voilà qui va globalement peser sur les résultats de SNCF.