Les destinations d’affaires du printemps Arabe

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En moins de quatre mois, la plupart des grandes compagnies volent ou voleront à nouveau vers Tripoli. Selon le Ministère Français des Affaires étrangères, la situation qui semble se stabiliser est propice aux voyages d’affaires. Après Etihad, Air Malta, Tunisair ou Alitalia ce sera au tour de Qatar Airways puis de British d’aller vers la capitale libyenne. Air France, la Lufthansa tout comme Aigle Azur pourraient annoncer un vol prochain vers la destination. Bien d’autres le feront avant la fin de l’année 2012.

Au-delà de ce que préparent les grandes compagnies européennes pour retourner au pays de l'or noir, il n’est pas inintéressant de regarder vers l’Asie. La Chine en particulier, soucieuse d’être très présente vers les pays producteurs de pétrole, annonce elle aussi qu’elle «souhaite renforcer très vite les vols vers Tripoli» et évoque «un pont aérien économique pour soutenir le printemps arabe». Au-delà de cette vision solidaire, il faut bien constater que la prochaine offensive africaine, moyen-orientale et maghrébine des compagnies chinoises se fera le nord de l’Afrique. C’est ici que se portera la bataille des ressources pétrolières et les enjeux d’une reconstruction où tous les coups commerciaux sont permis. Ce qui est intéressant dans la démarche, c’est que le transport aérien est bien devenu, plus que jamais sans doute, l’arme du renouveau économique. Ouvrir une ligne c’est drainer l’argent vers des lieux qui sont susceptibles de répondre aux besoins de développement des entreprises. L’Europe l’a vite compris et lorsque le Président français menait la bataille de l’engagement européen, sans doute pensait-il à l’après Kadhafi et ses millions de dollars potentiels. C’est cette simple observation qui conduit quelques grands patrons européens à parler d’une aide aux compagnies qui font l’effort, ou prennent le risque, d’aller là où les choses ne sont pas simples. En demandant le financement de ses lignes à fort potentiel «économique», le patronnant allemand reconnaît que c’est l’effort de la nation qui porte ses fruits. Une idée que défendent bien des députés européens, italiens et espagnols. Il reste à savoir ce que fera l'Hexagone sur ce sujet.

Hélène Retout