Les deux roues autorisés en « interfiles »

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Les déplacements professionnels en voiture devront se faire en redoublant de prudence, en ville, à partir du 1er février: un décret paru le samedi 26 décembre 2015 au Journal officiel annonce la mise en place de "l’expérimentation interfile des deux-roues motorisés" sur les voies rapides en Ile-de-France, dans les Bouches-du-Rhône, la Gironde et le Rhône.

Jusqu'ici interdite mais tolérée, la circulation des deux-roues entre deux files de voitures sera bientôt autorisée par décret en Ile-de-France, dans les Bouches-du-Rhône, dans le Rhône et en Gironde. La pratique est très répandue dans les grandes villes embouteillées, elle était jusqu'ici plus ou moins bien vécue par les automobilistes qui n'apprécient pas toujours cet usage non réglementé. Le décret paru au JO l'encadre et ne l'autorise que sous certaines conditions. Ainsi la circulation des deux-roues entre deux files de voitures ne pourra pas excéder les 50km/h et les dépassements entre motos y demeureront interdits. L'interfiles est possible sur les autoroutes et les routes dont la vitesse est égale ou supérieure à 70km/h. Cette route doit avoir deux chaussées séparées par un terre-plein central et dotées d’au moins deux voies chacune. Par ailleurs, cette expérimentation pourra être suspendue à tout moment si le nombre d'accident augmente. 

Dès la mi-janvier, la Sécurité routière mettra en place une large communication à destination des motards, des automobilistes, mais également des auto-écoles et moto-écoles qui seront autorisées à enseigner la technique de circulation particulière. Grâce à cette autorisation encore expérimentale, les motards pourront à l'avenir être couverts par leur assurance en cas d'accident entre deux files, à condition qu'ils respectent les règles du nouveau décret.

Pour la Fédération française des motards en colère, "Ce décret concrétise un combat mené depuis plus de 20 ans". A destination des automobilistes, la Fédération souligne que "Cette pratique spécifique aux deux-roues motorisés qui peut sembler stressante pour tous les usagers de la route dans de telles circonstances s'avère en réalité plutôt sûre, comme en témoignent les chiffres de mortalité des usagers 2RM très faibles sur le périphérique parisien (voie la plus empruntée d'Europe) où l'interfile est pratiquée depuis des années sans problèmes". Il reste aux motards à apprendre comment ne pas exiger le passage à coups de klaxon, et aux automobilistes à bien mettre leur signaux de changement de file, dont l'absence provoque trop souvent des accidents de plein fouet pour les motards trop pressés. En sorte, il va falloir apprendre à tous à partager la route.