Les grilles tarifaires de la SNCF désavantagent la province

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Les voyageurs d’affaires qui ne bénéficient pas de tarifs corporate négociés le savent : les prix éclatés de la SNCF rendent la lecture de la grille tarifaire de la compagnie ferroviaire assez complexe. L’association nationale de consommateurs et usagers (CLCV) a profité des grands départs du week-end du 14 juillet pour «tester» les prix proposés sur de nombreuses destinations, à différents moments. Conclusion : les voyageurs d’affaires de province sont désavantagés par rapport aux Parisiens

Les grilles tarifaires de la SNCF désavantagent la province
La CLCV a décortiqué les tarifs des billets sur 24 destinations différentes (11 départs de Paris vers des lieux de villégiature, 10 d’autres Villes et 3 internationaux) avec des relevés tarifaires à 3 mois, 2 mois et 1 mois avant le départ (soit 720 tarifs étudiés).
Son étude publiée le 13 juillet 2012 révèle que les prix sont plus élevés au départ de la province. Des gares régionales, les tarifs au kilomètre sont en moyenne plus de 25 % supérieurs aux trajets au départ de Paris. Ainsi un voyageur d’affaires parisien profitera d’un tarif moins cher (moyenne 1,2,3 mois) de 11,6 euros pour 100 km lors d’un trajet sur une ligne nationale tandis que les professionnels de province devront en moyenne débourser 14,6 € les 100 km. Cette politique de tarifs éclatés présente néanmoins l’avantage d’offrir des prix en moyenne plus bas de 28 % que le tarif moyen. Si ces prix bas profitent à tout le monde, ils sont cependant en nombre limité et souvent assortis de conditions particulières. Les voyageurs d’affaires les plus prévoyant peuvent profiter de tarifs bien moins chers à l’ouverture des 3 mois. Le relevé de prix montre qu’il est avantageux de prendre son billet à trois mois (si on est sûr de ses dates). Néanmoins passé ce délai, le passager peut prendre son temps car le tarif évolue peu et il n’y a pas de pénurie de places. Parmi toutes les cartes proposées par la SNCF, la carte famille nombreuse est de moins en moins intéressante profitant de réductions les plus faibles que les autres. Par contre une bonne nouvelle, la carte Fréquence est la plus économique (périodes 3 mois, 2 mois, 1 mois confondues) avec un billet "le moins cher" à 50,7 euros, soit 26,2 % de réduction par rapport au tarif normal.
Après ce rapport, la CLCV demande que soit «indiqué sur les billets le prix/kilomètre, ainsi que le prix médian hors cartes d’abonnement». Elle réclame également la simplification de la grille tarifaire «afin de permettre une meilleure lisibilité et développer une présentation des offres permettant à l’ensemble des usagers de comparer les tarifs proposés» ainsi qu’une politique de tarif social claire, uniforme «en plus des systèmes de subventions régionales actuels trop souvent confidentiel pour le grand public». Outre un travail sur les prix, l’association souhaite la mise en place d’ «une information fiable, systématique et en temps réel des voyageurs à chaque retard ou perturbation ainsi que des indicateurs publics pour contrôler la réalisation des objectifs de la SNCF».