Les moyens de paiement sont-ils essentiels à la responsabilisation du voyageur ?

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A l'occasion du Market Place 2013 du Voyage d'affaires, qui s'est déroulé les 3 et 4 avril dernier à Paris, des patrons de PME/PMI en visite sur le salon évoquaient les outils de paiement comme moyen de sensibilisation du voyageur au best buy. L'idée est déjà développée aux USA depuis des années : leur faire prendre conscience que les dépenses doivent être maitrisées et qu'ils sont les garants des économies réalisables.

Sans opposer la notion de carte logée à celle de remboursement automatique des frais engagés en voyage d'affaires, ces patrons de sociétés de petite taille (moins de 100 salariés) restent persuadés que ce qui manquent aux entreprises du CAC 40, c'est la visualisation de la dépense. Se plier à une politique voyages sans en connaître les coûts réels est, pour eux, suicidaire. Mais ce qui peut se faire à 100 ne se fait plus à 5000 voire plus. Dans une chronique à venir, l'un des ces témoins évoque la recherche du meilleur prix en aérien pour un Paris/Delhi. Ses conclusions sont sans appel : chercher le bon tarif ne prend pas beaucoup de temps et l'économie réalisée, même en classe affaires, est inimaginable : près de 3800 Euros ! Mais ce qui a conduit à ce constat, c'est le fait que le billet était payé par une carte corporate et que le voyageur était lui même l'acheteur. Les 2500 € ainsi engagés avaient un poids en cette période ou toute la gestion quotidienne de l'entreprise se résume en un mot : économie. Mieux, la visualisation de la somme est aisée car elle peut immédiatement être convertie dans la tête en dépenses familiales. C'est le même constat fait aux Etats Unis en mars dernier. Chez Amazon comme chez Starbuck, chaque voyageur a une idée très précise de la dépense engagée pour son déplacement. Et comme le précisait un acheteur, "On voit en quelques jours la prise de conscience des salariés à qui l'on prône l'économie". Il est vrai qu'en dehors de l'avion et de l'hôtel, toutes les dépenses se font sur note de frais. Mais si cette solution existe, on peut se demander si elle est satisfaisante pour le voyageur ? A en croire les témoignages, cette méthode serait très bien acceptée par celles et ceux qui se déplacent pour leur entreprise. La responsabilisation de la dépense est souvent considérée comme une marque de confiance forte. Une approche qui est loin d'être inintéressante pour les PME/PMI et sans doute trop décalée pour les entreprises du CAC 40.

Marcel Lévy