Les nouveaux voyageurs d’affaires : des dandys de grand chemin!

76

Les jeunes générations sont-elles plus sensibles à la mode que les anciennes ? À l’évidence, la réponse est «oui» si l’on regarde un instant, dans les salons d’aéroports, la tenue vestimentaire de celles et ceux qui partent représenter nos entreprises à l’étranger. De la tête aux pieds, de la chaussure au chapeau pour certains, ils et elles travaillent leur look avec un soin tout particulier. On pourrait presque dire, qu’à leur façon, il représente le mieux le modernisme de notre pays.

Mais comment définir un look ? Comment faire que ce que nous portons soit apprécié dans le monde entier comme une sorte de signature universelle du bon goût ? Il semblerait que bien des voyageurs européens aient trouvé la réponse à cette question. Mais chacun à sa façon !
Prenons nos voisins allemands, rigoureux et présentés comme « sérieux ». Leur tenue vestimentaire colle parfaitement à cette image. Les costumes restent gris, les chemises sont blanches et les cravates sombres. Pas un grain de fantaisie ni d’imagination, que ce soit chez les jeunes ou les plus âgés. Et cela plait ? C’est Allemand !
Au contraire, les jeunes voyageurs d’affaires britanniques veulent se démarquer du reste du monde. Ils font le choix d’une tenue, loin d’être excentrique mais tout du moins originale. La coupe même de leurs costumes, la forme ou la couleur de leurs chaussures, celles de leur cravate, le choix de leurs chemises sont autant d’éléments qu’ils marient avec soin pour se donner un air globalement réussi. Un mélange de sérieux et d’imagination attendus par bon nombre de leurs clients dans le monde.

Au-delà du look, c’est également le comportement général qui change. Une étude réalisée en Grande-Bretagne par un designer urbain démontre que la tenue ne va pas sans le look. Et l’auteur de détailler : «Ni la classe, ni le bon goût encore moins l’association look/comportement ne s’apprennent réellement dans les écoles de commerce ou, via les parents, à la maison». En clair, il rappelle que l’élégance est un ensemble naturel qui demande des années d’apprentissage et une solide expérience. Et de citer ces personnes âgées qui ne sortiront jamais dans rue sans cravate et sans être impeccables. Héritage d’une éducation soignée.

Cela veut-il dire que nos entreprises devront s’intéresser tout autant à la qualité du voyage de leurs salariés qu’à leur tenue vestimentaire ? Faut-il intégrer dans les cycles de formation, un apprentissage pour modifier ou améliorer l’image de chacun de nos voyageurs d’affaires ? Vous l’aurez compris, tous les professionnels répondent par l’affirmatif à cette idée simple que peu, très peu de sociétés appliquent aujourd’hui.

Changer, et plus particulièrement d’apparence, n’est pas chose facile malgré les « relookeurs » professionnels. Car si l’apprentissage est simple, c’est souvent la volonté qui manque. Il faut le vouloir et travailler les moindres détails sans jamais se relâcher, de la coupe de cheveu à la monture de lunettes, de l'allure générale au détail du veston! Partant ?

Pierre Barre