Les pilotes d’EasyJet ne partagent pas l’enthousiasme de leur compagnie

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EasyJet a annoncé le 19 novembre 2013 une hausse de son bénéfice avant impôts de près de 51 % pour son exercice 2013. Les actionnaires vont se partager 308 millions de livres en dividende. Si l’entreprise se réjouit d’une telle performance, la section EasyJet du SNPL France ALPA fait part de son malaise et évoque de possibles grèves.

EasyJet a annoncé, le 19 novembre 2013, un bénéfice record de l’ordre du demi-milliard d’euros. «On pourrait croire que ses employés sont heureux et qu’ils profitent de ce succès grâce à un partage des bénéfices. Malheureusement, la gestion uniquement financière de l’entreprise en a décidé autrement», déplore la section EasyJet du SNPL France ALPA. Elle explique «En France notamment, il n’y aura pas de redistribution. Pas d’accord d’intéressement, pas de Plan Épargne Entreprise, ni d’amélioration des conditions de travail, peut-être une augmentation de salaire en dessous de l’inflation… Juste quelques actions gratuites distribuées avec parcimonie». Didier Bourguignon, membre de la section EasyJet du SNPL France ALPA et porte-parole du syndicat, ajoute «Nous, les pilotes, sommes très inquiets car les négociations actuelles se déroulent comme si nous travaillions dans une compagnie en difficulté financière. La Direction essaie de diminuer les coûts au détriment des jeunes pilotes, et sans tenir compte de la fatigue des équipages. Il est temps de mettre en place les améliorations qui permettront aux collègues de travailler avec des plannings adaptés».
Le syndicat déplore des conditions de travail difficiles pour les navigants transférés de base à base, impactant leur vie de famille. Il remarque aussi aucun contrat temps alterné n'a été accepté dans la compagnie depuis 5 ans ou encore que la direction n’a pas respecté les engagements pris après le mouvement social d’août 2012. «Cette dépense d'énergie, ce refus d'aller de l'avant, ces menaces perpétuelles d'un avenir sombre, ce manque évident de discours social, nous oblige à prévenir nos passagers que des perturbations sont à prévoir dans les mois à venir, si notre Direction persiste à refuser ce qu'elle s’était engagée à faire», conclut le syndicat.