Les pilotes du groupe Lufthansa ne veulent pas d’un 2ème pilote

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Le syndicat Cockpit, qui représente les pilotes de toutes les compagnies du groupe Lufthansa, refuse la présence obligatoire d’un deuxième membre d’équipage et les tests systématiques de dépistage de drogue et d’alcool.

Il lui a fallu un peu de temps – celui du deuil ? – pour réagir aux recommandations de l’Agence Européenne de Securité aérienne, mais c’est avec fermeté que le syndicat Cockpit critique le rapport de l'AESA. Destiné à comprendre comment le pilote Andreas Lubitz a pu en arriver à écraser volontairement l’A320 de Germanwings dans les Alpes françaises, provoquant la mort de 150 personnes, ce rapport recommande le renforcement du suivi psychologique des pilotes, ce qu’approuve le syndicat. Il estime en revanche la présence obligatoire d’un deuxième pilote ou le dépistage systématique de drogue et d’alcool "ne remédient en aucun cas au problème et pourraient même s’avérer contre-productives", selon son communiqué. La présence d’un deuxième membre d’équipage comporte selon lui des "risques", notamment parce qu’elle rend l’ouverture de la porte blindée de la cabine plus prévisible en vol. Et le syndicat souligne qu’en adoptant cette mesure, les compagnies n’ont pas augmenté le nombre de stewards et hôtesses de l’air, nécessaires selon lui pour rendre cette mesure efficace.
Quant aux tests de dépistage, le syndicat - qui représente les pilotes de Lufthansa, Germanwings et de toutes les filiales du groupe - considère qu’ils mettent "les pilotes en doute a priori", alors qu’aucun rapport n’a pour l’instant été établi entre l’usage de drogues ou d’alcool et la catastrophe. Enfin il s’insurge contre la création envisagée d’un "référentiel de données", permettant de partager les informations médicales des pilotes au niveau européen, qui mettrait en cause le secret médical.