Les risques des petits hôtels

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L'étude réalisée par le Comité pour la modernisation de l'hôtellerie française s'inquiète de l'avenir des petits hôtels de une et deux étoiles. A moins d'adhérer à des chaînes, ils semblent condamnés à disparaître.

Les risques des petits hôtels
La "petite hôtellerie" est majoritaire en France avec près de 15.000 adresses classées et non classées. Mais contrairement aux établissements de plus grande capacité, elle vit une situation économique très tendue, avec à la clé un grand nombre de disparitions depuis ces dernières années. Cette érosion a de grands risques de se poursuivre dans les 4 années à venir. L’étude révèle en effet qu'un hôtel de petite capacité sur 2 est déficitaire ou en juste équilibre financier, que 4 hôtels sur 10 ne dépassent pas les 50% de taux d’occupation annuel et que 56% des hôteliers veulent vendre leur affaire au plus vite

Inquiétant! Certaines difficultés sont conformes à ce que vit plus ou moins toute l’hôtellerie française, comme par exemple la peine dans la recherche et l’emploi de personnel qualifié ; mais d’autres sont nettement plus spécifiques à la vie des petites structures. Ainsi, on trouvera en vrac :
• Des taux d’occupation faibles pour près de 40 % des hôtels, lesquels ne dépassent pas 50 % de taux d’occupation annuel, ce qui les met en situation d’extrême vulnérabilité. D’une manière générale,
à peine 27 % des hôtels interrogés dépassaient les 60 % de taux d’occupation en 2007, réputée être
une bonne année pour l’hôtellerie française.
• Une saisonnalité trop prononcée, surtout pour les hôtels situés à la campagne, dans des stations balnéaires ou à la montagne, avec de toute façon un manque de clientèle d’affaires capable de lisser l’activité annuelle.
• Des prix de chambres orientés vers le bas, à cause d’une demande insuffisante, irrégulière ou très saisonnière.
• Une rentabilisation compliquée, où près d’un hôtelier répondant sur deux déclare ne dégager aucun bénéfice d’exploitation ou encore être en perte.
• Une gestion complexe du personnel. Les petites unités ont bien sûr peu de salariés, et avec le temps, leurs patrons ont fait le maximum pour en employer le moins possible, compte tenu des coûts
salariaux. Ainsi, ces derniers augmentent fortement leur temps de présence dans l’entreprise et font souvent appel à des apprentis et à des stagiaires. La difficulté à trouver du personnel compétent et motivé est générale dans l’hôtellerie. Mais, elle est exacerbée dans la petite hôtellerie, d’autant que les salaires y sont particulièrement bas et que les conditions de travail n’y sont pas toujours parmi les meilleures. Dans 70 % des cas, les hôteliers répondants à cette enquête travaillent avec leur conjoint et dans 15 % avec leurs enfants.

Plus d'informations auprès du Comité pour la Modernisation de l’Hôtellerie Française : www.comitemodernisation.org. Le Comité pour la Modernisation de l’Hôtellerie Française est une association indépendante et non subventionnée. Son objectif est de contribuer à créer les conditions pour que la clientèle hôtelière retrouve avec plaisir le chemin des hôtels, que les hôteliers regagnent une vraie rentabilité et de nouvelles raisons d’aimer leur métier et que le tourisme français soit valorisé par des hôtels de qualité, dans toutes les gammes.