Les risques mal évalués par les autorités européennes, selon les pilotes

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Le SNPL syndicat majoritaire des pilotes de lignes réclame aujourd’hui une analyse pertinente du risque, estimant que le principe de précaution ne suffit plus. Le syndicat s’en prend aux autorités européennes, qui appliquent selon lui des mesures contestables au regard des derniers vols test effectués par les compagnies.

Au lendemain de l’éruption du volcan islandais et avec la propagation du nuage de cendres, l’application du principe de précaution et la fermeture des aéroports «survolés» par le nuage ne souffraient, jusqu’à ce week-end, aucune contestation car le risque associé à la traversée d’un tel nuage est avéré, l’histoire aéronautique le prouve.

Mais face à l'ampleur des conséquences économiques et humaines, le SNPL France ALPA demande aujourd’hui que l’analyse de la situation et du risque - dans un univers aussi complexe que celui des volcans, de la météorologie et de l’aéronautique - repose désormais sur des éléments et des mesures moins contestables qu’une seule décision politique ou administrative. Des vols d’essai ont-ils été effectués, des mesures physiques et chimiques ont-elles été réalisées ? A quelle altitude se situe le « nuage » volcanique ? Quelle est la densité du nuage ? Autant de questions que pose le syndicat, estimant qu’aucune réponse valable n’a pour le moment été apportée.

Le SNPL va plus loin et déclare dans un communiqué : «Les autorités européennes, bien à l’abri sous le parapluie technocratique, semblent frappées par le syndrome H1N1. Des mesures ont été effectuées par des avions lors de vols d’essai. Elles n’ont, à notre connaissance, rien démontré d’anormal. Pourtant, les autorités maintiennent leur décision de fermeture sans poursuivre plus avant les investigations que pourtant, la situation exige.». Au regard des conséquences économiques et humaines de la propagation du nuage de cendres, le SNPL estime que «l’état de catastrophe naturelle devrait, a minima, être déclaré.».

En outre, le syndicat a donné un accord dérogatoire et temporaire pour modifier les règles de repos des pilotes afin que ceux-ci soient en mesure d’effectuer les vols de reprise malgré de très longues amplitudes de service.