Les voyages d’affaires sont vécus comme stressants

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Même pour les plus aguerris des voyageurs d’affaires, un déplacement professionnel est stressant. Selon une enquête d’Axys Consultants réalisée auprès d’un échantillon de 500 salariés représentatifs des entreprises françaises de 1 000 employés et plus, un tiers des sondés sont angoissés par le voyage. L'étude met également en lumière 3 axes d'amélioration : la communication sur la politique voyage, l'optimisation et les moyens de paiement.

Les voyages d’affaires semblent assez courants: les personnes interrogées ont déclaré avoir effectué a minima 4 déplacements professionnels au cours des 12 derniers mois (formations, réunions de travail, salons, séminaires, etc.), de 2 à 4 jours dans 60% des cas et principalement en France (67%).

Toutefois, les déplacements pros sont vécus comme une contrainte pour un quart des professionnels. Le voyage d’affaires est également jugé comme une source de stress "élevé", voire "très élevé" pour un tiers des sondés. Parmi les causes les plus fréquemment avancées : la crainte du retard pour 61% des sondés, l’inutilité du déplacement pour 52%, l’impossibilité de s’organiser suffisamment à l’avance pour 32%, mais aussi le manque d’informations pratiques (28%), le dépassement des dépenses (25%) ou encore la crainte de perdre ses bagages (22%).

Il apparaît également que ce niveau de stress est directement corrélé aux fonctions occupées par les salariés ainsi qu’au contexte économique de leur entreprise. Les plus sensibles au stress sont ainsi les cadres dirigeants et les commerciaux, plus enclins à voyager pour des raisons professionnelles. Un sentiment paradoxalement accentué pour les salariés des entreprises en croissance.

Des voyages réalisés dans de bonnes conditions
Les voyageurs d’affaires sont satisfaits par leurs conditions de voyages. 97 % des salariés jugent les délais d’organisation de leurs déplacements comme "suffisants" ou "acceptables". Ce délai est dans les faits supérieur à une semaine dans près de ¾ des cas.
Le confort du business trip importe également : plus d’un tiers des salariés déclarent se déplacer professionnellement dans de meilleures conditions que pour leurs voyages personnels. 86% des salariés jugent qu’ils voyagent professionnellement dans un niveau de confort au moins équivalent à meilleur que pour leurs déplacements privés.

En outre, les employés qui ont été augmentés au cours des 12 derniers mois se déclarent plus satisfaits de leurs conditions de voyage (81% de notes de satisfaction comprises entre 7 et 10, contre 69% pour ceux non augmentés). Axys Consultants estime que "La perception des conditions de voyage est donc pour la fonction RH également un signal faible d’une insatisfaction plus générale".

Les jeunes plus attirés par les nouveaux services
Les 18-34 ans sont mieux disposée à l’égard des nouveaux services offerts par le marché comme Uber, Airbnb, ou le covoiturage (25% contre 18% pour l’ensemble de l’échantillon). La Génération Y trouve davantage de plaisir au voyage d’affaires (50% contre 34% pour les plus de 35 ans). Elle est aussi plus sensible aux conditions de voyage, potentiellement en lien avec son besoin accru de reconnaissance. Elle est enfin plus critique quant à la formalisation de la politique voyages, la jugeant plus souvent complexe ou inexistante par rapport à ses aînés.

Trois axes d’améliorations
Ce sondage a mis en évidence trois axes d’améliorations. D’abord, préciser les conditions et les modalités des politiques voyages. À tort ou à raison, celles-ci apparaissent encore comme obsolètes pour 16% des voyageurs interrogés et avec un confort restreint pour 18 %. En outre, 2 personnes sur 5 déclarent que la politique voyages de leurs entreprises n’évolue pas assez vite par rapport à leurs besoins. Les sources d’économies restent significatives : 74% des professionnels estiment que tout ou partie de leurs déplacements pourraient être traités différemment (visioconférence, conférence téléphonique), d’autant plus facilement que ces alternatives existent massivement en entreprises (80% des sondés déclarent que leur entreprise est équipée en visioconférence).

Ensuite, cette clarification peut être l’occasion d’une implication accrue des salariés dans la politique voyages. 49% des sondés déclarent faire part de leurs suggestions à leur direction (hôtels, moyens de transport, traitement des notes de frais, moyens de réservation, moyens de paiement, locations de véhicules de courte durée)

Enfin, le dernier point d’amélioration porte sur l’impact des déplacements professionnels sur les dépenses des salariés. Ceux-ci se voient contraints d’effectuer une avance de trésorerie dans 37% des cas et 40% d’entre eux jugent que leur société ne facilite pas le paiement des frais de voyage. En réponse, la carte corporate est plébiscitée comme une solution pertinente par 7 % de ses utilisateurs.