Les voyageurs d’affaires menacés par le diabète

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Une récente étude du Lancet fait le constat, assez terrible, que 350 millions de personnes dans le monde seraient atteints du diabète. Une vraie pandémie non infectieuse dont les effets directs se font peu sentir mais dont les conséquences sont terribles pour les malades : risques cardiaques, perte de la vue, amputation des membres inférieurs,... La liste est longue et concerne directement les voyageurs d'affaires.

L'étude publiée par The Lancet, le magazine britannique de référence dans l'univers médical, démontre que le diabète de type 2 pourrait faire entre 10 et 15 millions de victime dans les vingt années à venir. Ce type de diabète vise principalement les sédentaires, gros consommateurs de produits sucrés qui pratiquent peu d'exercices, mais ils ne sont plus les seuls concernés. Dans le cadre d'une étude américaine, les voyageurs d'affaires, soumis au stress et à des régimes alimentaires incertains, deviennent des cibles privilégiées pour le diabète de type 2. La surconsommation de sodas, de gâteaux, de bonbons ou de barres vitaminées serait naturellement responsable de cette lente glissade vers une maladie que l'on peut maîtriser mais dont on ne se débarrasse pas. Dans son enquête, The Lancet précise que ce sont aujourd'hui les jeunes générations, entre 18 et 35 ans, qui sont directement concernées par le risque. Le manque d'informations, associé à l'absence totale de douleurs ou de symptômes lisibles, peut expliquer la situation et l'explosion de la maladie sans pour autant l'enrayer.
Pour éviter cette situation, des associations européennes de lutte contre le diabète viennent de décider la mise en œuvre d'un programme de sensibilisation des voyageurs. Une opération conçue sur 3 ans qui sera présentée aux parlementaires européens en septembre prochain, afin d'obtenir les fonds nécessaires à la création d'un site en 25 langues et à l'édition du plaquette distribuée dans les gares et les aéroports. En Angleterre, une étude menée sur 590 adultes diabétiques de 30 à 80 ans a démontré l'intérêt des programmes d’éducation nutritionnelle. Une partie des personnes qui participaient à l'expérience ont bénéficié de 6 heures de conseils nutritionnels pratiques. Les autres ont été laissés sans aide particulière, si ce n'est le traitement à suivre. Au final, les malades conseillés ont montré une meilleure réactivité à la maladie avec des taux de sucre dans le sang nettement inférieurs à ceux du second groupe. L'expérience est sans appel et montre l'importance de l'éducation. Une importance telle que beaucoup de diabétologues aimeraient que ces formations puissent se faire au sein même de l'entreprise.

Marcel Lévy