Les voyageurs d’affaires : tous des touristes !

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A force de prendre les avions, de collecter les Miles et de tutoyer les chefs d’escale du monde entier, le voyageur d’affaires est un peu comme ces héros des années 50, une sorte d’OS 117 du business travel, le teint légèrement halé, le regard charmeur et le sourire ravageur. Une sorte de star à la […]

A force de prendre les avions, de collecter les Miles et de tutoyer les chefs d’escale du monde entier, le voyageur d’affaires est un peu comme ces héros des années 50, une sorte d’OS 117 du business travel, le teint légèrement halé, le regard charmeur et le sourire ravageur. Une sorte de star à la tête d’un carnet d’adresses long comme le bras, de A pour Aéroports à Z pour Zydéco. Normal alors que ceux qui vendent des voyages très sérieux) ces héros des temps modernes s’intéresse aussi à eux pour les loisirs.
C’est l’une des grandes tendances du voyage qui nous arrive des Etats Unis. Les agences qui se plient en quatre pour vous optimiser et vous mitonner un voyage professionnel veulent aujourd’hui conquérir le cœur des voyageurs pour leurs déplacements privés, qu’il soit seul à deux, en famille ou en tribu. Et les arguments que commencent à développer les mastodontes du travel ne sont pas inintéressants. Baisse sensible des tarifs, attribution de Miles pour passer du pro au privé sans oublier les petits cadeaux sur place : excursions, animations… Il est vrai que cette approche est logique. Les mêmes outils technologiques qui réservent un billet unique pour un vol de trois jours vers les USA sont capables d’organiser un séjour pour cinq dans les parcs de l’Ouest Américain. Rien à redire. Sur le fond, et si l’entreprise l’accepte, c’est un service supplémentaire offert au personnel. On peut bien évidemment se méfier des effets pervers de l’offre. Conduire le client vers des espaces pros en l’alléchant par des prix pour ses voyages privés est toujours possible. Peut-on encore parler d’indépendance vis-à-vis du fournisseur si toute l’entreprise profite largement des largesses de la TMC ? Autant que questions qui travaillent les entreprises françaises. Certes, certaines ont déjà créé la passerelle entre le pro et le privé en établissant des gardes fous solides. C’est toute cette approche qui est aujourd’hui à prévoir avant que le rouleau compresseur du loisir ne pousse les portes de l’entreprise.

Hélène Retout