MH370 : la piste terroriste s’éloigne, les interrogations restent

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L’enquête sur les passeports volés permet à Interpol d’affirmer que les individus suspects embarqués à bord de l’avion de Malaysia Airlines disparu étaient des immigrés clandestins, et non des terroristes. L’organisation internationale s’alarme cependant du manque de vigilance des autorités nationales.

Une conférence de presse tenue par Interpol ce mardi 11 mars à Lyon a donné l’occasion au secrétaire général de l’organisation d’affirmer que "Plus nous avons d'informations, plus nous sommes portés à conclure qu'il ne s'agit pas d'un incident terroriste (...)". Ronald K. Noble souligne que les deux passagers voyageant avec des passeports volés autrichien et italien, sont deux Iraniens qui ont voyagé de Doha à Kuala Lumpur avec leurs passeports iraniens. Ils n'ont utilisé les passeports européens volés qu’au moment de l’embarquement en Malaisie, avec sans doute l’objectif de passer les frontières européennes sans contrôle. "Maintenant qu'on connaît l'identité des personnes, on sait qu'ils quittaient Kuala Lumpur pour avoir un statut de réfugiés et on pourrait plus se focaliser sur le gang criminel qui leur a permis de voyager", a-t-il souligné.

Il reste que la piste n’était pas totalement absurde. Après l'accident de l'avion de Air India Express entre Dubai et Bangalore (Inde) en 2010 - qui avait fait 158 victimes - une dizaine de faux passeports et fausses identités avaient été mise au jour. Le Ministre indien des Affaires Étrangères avait reconnu à l’époque que la question des faux passeports était une véritable plaie au sein de la communauté indienne installée dans le petit émirat. La Thaïlande pourrait en faire de même. Mais plutôt que de se focaliser sur tel ou tel pays, Interpol préfère souligner que sa base de données est consultable et réactualisée en permanence. Est-ce à dire que les autorités pourraient soumettre à la moulinette tous les passeports qui passent entre leurs mains ?