Mais bon sang, qui croire ?

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American Express vient de publier des estimations* du marché des voyages d’affaires pour 2010 et laisse entendre que la reprise sera au rendez-vous. IATA, l’organisme représentatif des compagnies aériennes, prédit que l’année à venir sera mauvaise et pense que la reprise ne sera pas au rendez vous avant 2011. L’organisation Mondiale du Tourisme crie victoire […]

American Express vient de publier des estimations* du marché des voyages d’affaires pour 2010 et laisse entendre que la reprise sera au rendez-vous. IATA, l’organisme représentatif des compagnies aériennes, prédit que l’année à venir sera mauvaise et pense que la reprise ne sera pas au rendez vous avant 2011. L’organisation Mondiale du Tourisme crie victoire après l’analyse des premiers frémissements du marché du tourisme et annonce une sortie imminente de crise. Onze des douze meilleurs économistes du monde ne croient pas en la reprise et affirment qu’après la crise virtuelle du début d’année, vous et moi entrons dans les turbulences concrètes du tsunami économique. Qui croire ?
Difficile de savoir quand bougera le curseur de la reprise, au regard de ces visions contradictoires. On pourrait limiter l’analyse aux simples constats qu’égrènent les spécialistes. Ce ne serait pas suffisant. La crise bouscule les habitudes et comme le disait Antoine Pinay « il ne faut pas confondre le frein et la marche arrière ». De fait, le frein est engagé, tout le monde le confirme. Pas une dépense ne dépasse et la plupart des grandes entreprises ont revu leurs politiques de voyages à la baisse. Pour la marche arrière, ce sera tout autre chose. Verrons-nous ce retour en arrière qui consistera à faire sauter les contraintes et à autoriser à nouveau les classes Affaires ? Les avis sont quasi unanimes : ce sera difficile. Les compagnies aériennes elles mêmes en sont conscientes. Il leur faudra, pour retrouver des revenus importants, inventer de nouveaux services et les facturer à leur juste valeur. Pas simple, dans un environnement concurrentiel dont le prix reste et risque de rester le premier critère de choix.
Toute cette chaîne du voyage d’affaires que l’on croyait implantée et installée va donc devoir repenser sa copie. Bousculés par les prix, cernés par les nouveaux besoins, concurrencés par le net, les acteurs du domaine risquent bien de se heurter à quelques sérieuses difficultés d’ici une ou deux années. Mais savoir anticiper étant l’art de la gestion d’entreprise, nul doute que les solutions sont déjà dans les cartons.

Marcel Lévy

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