Méfiez vous d’internet : vous allez perdre votre mémoire

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En moins de trois semaines, quatre études internationales sont venues faire le point sur les dangers indirects d’internet. Si les atouts sont largement connus, les effets masqués de la toile vont peser sur toute une génération et s’attaquer lentement aux acquis de celles qui sont déjà implantées dans la vie professionnelle. Passons sur le côté […]

En moins de trois semaines, quatre études internationales sont venues faire le point sur les dangers indirects d'internet. Si les atouts sont largement connus, les effets masqués de la toile vont peser sur toute une génération et s'attaquer lentement aux acquis de celles qui sont déjà implantées dans la vie professionnelle. Passons sur le côté "addict" du réseau pour ne nous intéresser qu'à la perte de mémoire qu'entraine le réseau.
Nous parents nous le disaient, "La mémoire est un muscle qu'il faut entrainer en permanence". Belle image pour démontrer qu'apprendre et connaître permettraient de rester jeunes au-delà d'une simple vie professionnelle. La dernière étude de Yahoo démontre qu'internet diminue, lentement mais sûrement, nos capacités mémorielles. A quoi cela sert-il d'apprendre ce que Google et les mémoires numériques retiennent pour nous ? Numéros de téléphone, rendez vous, tâches à assumer. Bref, tout ce qui se retient via un PDA, un téléphone ou un PC n'a pas besoin d'être mémorisé. On comprend le danger qui nous guette! Selon l'université de Toronto, nos générations vont perdre de 2 à 6% de capacité mémoire en 50 ans. C'est énorme à une époque où l'on sait que retenir les éléments clés de notre environnement professionnel est un atout : se souvenir d'un nom, d'une fonction, d'un détail plus personnel peut servir dans une conversation, marquer un intérêt, montrer une connaissance. Il ne suffira pas d'aller apprendre un résumé de Facebook ou de Viadeo pour devenir imbattable sur le cursus de son interlocuteur.
C'est justement ce sujet qui a intéressé les américains de Yale. Depuis quatre ans, ils testent régulièrement ce qu'ils appellent pudiquement "les données secondaires d'apprentissage". En un mot, ce qui ne doit pas forcément être appris par cœur mais qui est un atout au moment des examens. Le constat est sans appel. Sur quatre promotions, la baisse de mémorisation est régulière : entre 0,2 et 0,8 % par an. Certes, ce ne sont pas des informations essentielles que l'on ne mémorise plus, mais tout ce qui existe sur le réseau ou dans nos mémoires de poche. La boucle est bouclée, aussi ne vous étonnez pas un jour de voir votre interlocuteur vous demander : "De quoi parlions nous au fait, je n'ai pas bien enregistré vos dernières paroles" ?

Marcel Lévy