Mice, la course aux budgets ne doit pas pénaliser le contenu!

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En 2013, 37 % des entreprises ont vu leur budget MICE baisser de 6 à 9%. Si la partie meeting reste stable, c’est l’incentive et les conférences qui ont fait les frais de cette chasse aux coûts. 2014 devrait connaître un léger mieux sans pour autant qu’une reprise forte s’annonce. Mais au-delà de la finalité de la manifestation à gérer, un nouveau critère s’impose : l’originalité. Faute de la trouver, c’est l’échec quasi assuré.

Si l’on regarde ce marché du séminaire dans l’Hexagone, 77 % des événements professionnels sont organisés en France avec une prédominance parisienne (58%) et une forte présence de la région PACA (18%). Dans un monde ou se côtoie tous les jours l’insolite et le besoin de surprise, organiser une réunion au fin fond d’un hôtel de campagne dans une salle à la luminosité discutable et au décor d’une tristesse sans fin… C’est l’assurance que personne ne va retenir les messages forts de l’entreprise. On comprend mieux la force de la capitale et de la côte d’Azur. Mais attention, original ne veut pas dire « déjanté ».

Une récente étude de l’American Association of Advertising Agencies (4A's) donne la liste des erreurs à ne pas commettre lors de l’organisation d’un séminaire ou d’une rencontre d’entreprise. Première idée reçue, la manifestation la plus chère n’est pas la meilleure. Trop d’argent dépensé conduit à un rejet social des salariés. Il faut donc chercher un équilibre entre débauche financière et satisfaction salariale.

Aborder le MICE comme une problématique de voyage ne suffit pas non plus pour réussir un événement. Trop d’entreprises sont persuadées qu’une fois gérés l’hôtellerie et l’avion (ou le train), le plus gros est fait. Oublier la finalité du message, son intégration dans la manifestation et le but à atteindre transforme l’événement en une simple rencontre entre salariés d’une même boite. Ni plus, ni moins. Enfin, et c’est sans doute le plus important, le poids du contenu est seul garant de la continuité logique d’une opération. Ne pas le prendre en compte reviendrait à oublier les raisons mêmes du séminaire.

En conclusion, les experts affirment que le MICE ne saurait être seulement l’affaire des acheteurs de voyage mais le mariage réussi d’un besoin marketing et de connaissances poussées en matière de travel management. Affréter, piloter, construire des animations dès l’aéroport demande une créativité que seules les agences ou les consultants spécialisés connaissent. C’est la réunion de ces trois compétences qui va assurer le succès. Pas le meilleur des budgets.

Pierre Barre