Mice, les rétro-commissions dans le collimateur

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Toujours prompt à défendre la profession des organisateurs d'événements, Serge Tapia monte sur ses grands chevaux lorsqu'on lui parle de RFA, les Remises de Fin d'Année. Une commission cachée qui le fait sortir de ses gonds !

Mice, les rétro-commissions dans le collimateur
Les sous, toujours, les sous et les marges sous forme de commissions arrière, les avantages financiers sont-ils souhaitables ? Faut-il être simple apporteur d’affaires rémunéré ou simple client ?
Je reçois encore cette semaine une incitation d’un groupement de trois hôtels me proposant une commission de 17% jusqu’au 31 mai et mettant en accroche le fait que mes clients seraient à la recherche de lieux authentiques.

Alors de deux choses l’une, soit j’ai un réel besoin sur l’un des établissements, c’est pile poil dans la démarche d’authenticité voulue. Alors hourra, bravo, merci. Soit je n’ai pas de besoin, mais je vais le créer ! C’est la que je m’indigne.

Un hôtel, une destination, une activité, un lieu, un traiteur… doivent d ‘abord correspondre à une réponse stratégique et opérationnelle, à une démarche les faisant entrer dans le concept défini de tel ou tel séminaire, convention, soirée, voyage. Puis, il nous faut matcher avec un cahier des charges et enfin un budget.

L’incitation commerciale tue alors le conseil. Etre impartial, se fermer des choix, devient inquiétant.

Je ne pourrais économiquement parlant que proposer des promotions, des solutions où je gagne mieux et plus ! Impensable…
Cherchons notre rémunération et notre intérêt ailleurs et apportons une vraie ouverture dans nos recherches de prestataires et donc dans nos propositions qui auront alors pour but de coller au mieux à un concept, une stratégie ou plus basiquement un besoin logistique.

Les RFA (remise de fin d’année) entrent dans cette même contrainte délicate quand il s’agit de Mice.

Si je suis incité, challengé, incentivé à l’année sur du volume, suis-je réellement, déontologiquement crédible dans mon rôle de conseil ? Mon offre devient limitée, pauvre, sans saveur ni odeur. L’incentive sera toujours un excellent moyen d’augmenter son business… Se rappeler au bon souvenir régulièrement est aussi essentiel et on le sait, on oublie vite, il faut être là au bon moment .
Là encore, notre marché doit et devra se réinventer, se redynamiser, repenser l’axe incentive, primes, commissions, marges arrières et RFA…

Mais ce qui est valable pour un imprimeur est-il valable pour un prestataire ?

Il est assez facile pour une agence de pub (tiens, j’en possède une) de pousser son ou ses imprimeurs sur le volume et selon son parc machines. Il est plus compliqué pour une agence d’événements (j’en ai une aussi) de pousser le volume sur un hôtel, une animation, un lieu…

La fidélité doit être rémunérée, évidemment, elle apporte aussi un confort de travail indéniable, mais clairement en période de soi- disant crise, je dirais morosité… Inventons, innovons, je le répète tous les jours !

Vous vous souvenez de la loi Sapin du 29 janvier 1993 qui a fait couler bon nombre d’agences de pub, qui a fait licencier beaucoup de collaborateurs et pas que ceux chargés des médias ?

Pour rappel, l’intermédiaire (agence) en publicité qui achetait de l’espace pour le compte d’un annonceur se voyait rémunéré par le support à 15% +++ c’est à dire avec en plus des marges arrières super remises etc… La loi a imposé quatre choses :

- Un taux unique de 15% maximum, cela peut être moins, officiel et apparent, charge à l’agence de rétrocéder si elle le souhaite tout ou partie à son client.
- Une copie à l’identique de la facture agence envoyée à l’annonceur (plus de triche possible).
- Une redécouverte des honoraires de leurs vraies valeurs ajoutées que les agences ont appris à mettre en place (avant il y avait honoraires (petits) et commissions vues comme des honoraires déguisés que l’annonceur avait soi-disant en moins à payer (faux).
- Le contrat de mandat obligatoire .

Par contre, cela produit un vrai objectif atteint et en vigueur encore ce jour : transparence, prévention de la corruption, rappel des obligations et incidences.

Alors, quand je pense aux commissions dans le secteur de la communication événementielle et du Mice, quand je me plonge dans les RFA, j’ai envie de contacter Monsieur Michel Sapin afin qu’il nous aide annonceurs, agences, prestataires, à y voir clair. Allo, le ministère du travail, pouvez-vous me passer Michel, s’il vous plait, c’est Serge !

Sur notre table de réunion à l’agence trône une boîte. Il est écrit : «Mission se réinventer ».
Tous les jours, chacun, collaborateurs, clients et fournisseurs visiteurs, peut y glisser un petit papier toujours anonyme et construire, faire parler son imagination…

Venez nous rendre visite, ouvrez le délire et délivrez-nous un petit mot !

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Directeur Général de Au service de l'événement