Nos députés deviennent des voyageurs d’affaires comme les autres

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Jusqu’à présent, les députés métropolitains avaient droit à "80 passages entre Paris et la circonscription lorsqu’elle est desservie par une ligne aérienne régulière" ainsi que "12 passages pour toute destination hors circonscription, en France métropolitaine". Désormais, c’est en classe Premium éco qu’ils devront voyager.

Les temps sont durs pour tout le monde. Bon nombre d’entreprises demandent des justificatifs pour tout déplacement et modifient leurs politiques voyages pour en restreindre le coût. Lorsqu’elles autorisent la Business, il faut justifier d’une durée de vol mais aussi, désormais, d’un besoin réel pour une meilleure efficacité. C’est ce que nous verrons ce jeudi après midi lors de la publication du Baromètre du voyage d’affaires à laquelle vous êtes conviés. Petite consolation, comme dans les entreprises les députés sont invités à donner l’exemple d’en haut. Dans une lettre (ci-jointe) datée du 12 décembre, les membres de l’Assemblée nationale sont invités à réduire les dépenses en transport aérien des députés. Les trois questeurs de l’Assemblée en deviennent les Travel Managers et édictent la nouvelle politique Voyages. Les déplacements aériens pris en charge par l’Assemblée, et notamment ceux liés aux missions parlementaires, s’effectueront désormais en classe Premium Eco sur les vols moyen courrier d’une durée inférieure à 5 heures des compagnies Air France et KLM, ou en classe équivalente ou économique sur les vols moyen courrier affrétés par d’autres compagnies. Et toc. Seul geste en faveur du confort, la carte Club 2000 fournie aux députés par Air France leur permettra toujours d’accéder aux salons Affaires de cette compagnie. Quant aux voyages d’agrément, ici appelés voyages de "familiarisation", "que chacun d’entre nous était susceptible d’effectuer une fois par législature à destination d’un département d’outremer", précise un questeur, ils sont tout bonnement supprimés.
Il reste que, comme toute bonne politique voyages, celle-ci souffre compréhension et exception. Ainsi les députés d’outre-mer et des Français de l’étranger n’ont pas les mêmes contraintes. Par exemple, Sergio Coronado, député EELV des Français d’Amérique latine, bénéficie, selon le Lab d’Europe 1, d’un "supplément transport" annuel de 63 378 euros.

Annie Fave
Nos députés deviennent des voyageurs d’affaires comme les autres