Nous ne serons jamais les champions des liaisons entre le centre de Paris et les aéroports

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Comme tous les ans, les associations américaines de voyageurs votent pour désigner la meilleure capitale en terme de services aux visiteurs, qu’ils soient touristes ou hommes d’affaires. L’une des catégories ouvertes au sondage concerne les liaisons centre ville/aéroport. Autant le dire, à ce niveau Paris est plus que proche du peloton de queue que de […]

Comme tous les ans, les associations américaines de voyageurs votent pour désigner la meilleure capitale en terme de services aux visiteurs, qu'ils soient touristes ou hommes d'affaires. L'une des catégories ouvertes au sondage concerne les liaisons centre ville/aéroport. Autant le dire, à ce niveau Paris est plus que proche du peloton de queue que de la coupe du Monde.
Il faut bien avouer qu'il ne faut pas être devin pour interpréter le résultat d'une telle étude. Depuis plus de 40 ans d'exploitation aéroportuaire, rien n'a été réellement fait pour faciliter ce transfert entre la capitale et les plate-formes d'aéroports. Voilà peu, Air France était avec ses autocars l'un des très rares exemples de liaison qui fonctionnait plutôt bien, sauf grève ou accident. Aujourd'hui les cars d'Air France sont exploités par une société privée et le service, de mois en mois, devient catastrophique : liaisons réduites, retards, absence de courtoisie… Les navettes sont pleines parce que le temps a permis de faire fonctionner le bouche à oreille sur la durée. Nul doute qu'il devrait fonctionner très vite dans l'autre sens, au profit des "navettes" privées. L'initiative de Veolia avec SuperShuttle devrait très vite connaître le succès. D'autant, que les solutions publiques, proposées par les bus de la RATP, sont loin d'être inefficaces mais pèchent par l'absence d'un réel circuit dans la capitale. En arrivant et en partant de l'Opéra, ils limitent l'intérêt des voyageurs qui au final devront reprendre un taxi pour rejoindre leur point d'hébergement.
Même les solutions ferroviaires ne sont pas à la hauteur. Il suffit de se retrouver "en troisième ligne" aux heures de pointe avec deux grosses valises dans les escaliers pour comprendre que c'est un pis aller qui ne saurait satisfaire les utilisateurs étrangers. Il reste les taxis. Pourquoi pas ? A condition de ne pas se retrouver dans les bouchons sinon, gare aux tarifs. Ils varient de 40 % selon les horaires. Dommage car de plus en plus de villes imposent un tarif maximum sur des liaisons établies, pour éviter l'explosion des prix. Bien évidemment, le projet de lignes ferroviaire entre Orly et Roissy séduit mais en relisant le projet, on s'aperçoit que rien ne verra le jour avant une petite dizaine d'années. D'ici là, l'aérogare de départ sera bien loin de la gare d'arrivée. Il faudra prendre le train qui relie tous les aérogares entre eux… Ne souriez pas, c'est juste une plaisanterie.

Philippe Lantris