Ouvrir la bourse pour détendre les voyageurs d’affaires !

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Le soleil fait timidement son apparition et il était temps : la météo morose et les politiques d’austérité sont aussi mauvaises pour la croissance que pour la santé. Ce n’est pas moi qui le dit, mais les chercheurs, chiffres en mains !

Un hiver interminable et un mauvais moral, voilà qui est très mauvais pour l’économie. Sans moral, on ne consomme pas, on n’a aucune envie de partir au bout du monde décrocher des marchés ou de s’activer pour aller plus loin. On cocoone, on recherche le coin du feu, on ratiocine. Bref, on est aussi plat que les courbes de croissance.
Mais voici que les chercheurs nous confirment ce que l’on pouvait pressentir : l'austérité est elle aussi mauvaise pour la santé ! L'économiste politique David Stuckler, de l'Université d'Oxford en Grande-Bretagne, et Sanjay Basu, maître-assistant en médecine et épidémiologiste à l'Université de Stanford, aux Etats-Unis, publient cette semaine - en anglais - un livre qui démontre à quel point les politiques d'austérité ont des conséquences désastreuses en matière de santé publique en Europe et en Amérique du Nord. Pour eux, l’austérité provoque suicides, dépressions et maladies infectieuses tout en limitant l'accès aux soins et à la prévention.
L'économiste Stuckler avait déjà publié dans les revues de référence The Lancet et British Medical Journal la corrélation existante entre l'augmentation des taux de suicides dans certains pays européens et l'austérité. Dressant un parallèle avec la crise économique de 1929 et d'autres évènements historiques, comme la chute de l'Union soviétique, les chercheurs ajoutent qu'une telle détérioration n'est en rien une fatalité. Finalement Sanjay Basu n’y va pas par 4 chemins : « Ce que nous montrons, au final, c'est que la dégradation de la santé n'est pas une conséquence inévitable des récessions économiques, c'est un choix politique ».
Cette étude est sans doute à rapprocher des Baromètres qui, en toute modestie, montrent à quel point les politiques voyages contraintes n’aident pas les voyageurs d’affaires à envisager leurs déplacements le cœur léger. Bon, perso, je vais aller regarder du côté de mon bas de laine : pas question d’infliger des sévices à ma famille, je vais voir à investir contre l’austérité !

Annie Fave