PNC Air France : l’UNAC signe, les autres syndicats vont à la grève du 18 au 20 mars

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Le syndicat UNAC des PNC d’Air France a obtenu l’approbation de 80% de ses adhérents et décidé d’apposer sa signature sur l’accord d’entreprise qui lui a été proposé pour 4 ans. Il reste que, minoritaire, il lui laisse la loi pour le faire appliquer. Les autres syndicats d’hôtesses et stewards appellent leurs adhérents à la grève le week-end prochain.

Avec une participation de 62,4% de ses adhérents, le syndicat UNAC de PNC a obtenu l’approbation à 80,50% qu’il demandait pour le texte qu’il a été seul à négocier finalement, le SNPNC et l’Unsa ayant quitté la table des négociations en cours de route. Ce texte maintient les compositions des équipages, le calcul des rémunérations et les évolutions de carrière. En revanche il raccourcit les temps de rotation de 48h à 24h sur certaines escales et quelques changements techniques. La compagnie y gagnerait 0,5% par an (sur une masse salariale de 1 milliard d’euros).

Par ailleurs la compagnie obtiendrait le droit d’embaucher des PNC dans des conditions moins disantes pour son projet Boost. Selon certaines sources, les conditions de travail et de rémunération permettraient à Air France de réduire ses coûts sur cette catégorie de personnels de 35 à 40% par rapport aux PNC Air France. C’est sur ce principe que le SNPNC et l’UNSA sont vent debout contre la nouvelle compagnie. Ils se déclarent déterminés et maintiennent leur mot d'ordre de grève, appelant hôtesses et stewards à cesser le travail samedi, dimanche et lundi pour demander le retrait du projet de la low-cost long courrier. Les conséquences de ce mouvement sur les vols d’Air France ne sont pas encore connues.

Le syndicat UNAC a décidé, fort de l'approbation de ses adhérents, de signer le texte qui encadre le sort des PNC d’Air France. Minoritaire, sa seule signature ne permet pas de l’appliquer, si bien que la direction est en droit, en l’absence d’accord d’entreprise, de décider unilatéralement les conditions de travail et de salaire. Le fera-t-elle ? Ce serait certainement mettre le feu aux poudres. L’UNAC dispose d’un garde-fou avec la loi El Khomri qui prévoit qu’un syndicat minoritaire peut interroger l'ensemble des salariés concernés par cet accord par voie de référendum. L’UNAC est donc fondée à organiser une telle consultation, mais elle se donne un mois pour y réfléchir : "Ce référendum aurait aussi clairement pour conséquence de s’affranchir des syndicats représentatifs non signataires", ce qu’aucune organisation ne peut souhaiter. Nul doute que la mobilisation du week-end donnera matière à réflexion au syndicat.