Parafe, qui mettra un terme à cette plaisanterie ?

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Je le constate pour la sixième fois cette année : à l’arrivée d’un vol à Roissy-Charles-de-Gaulle en début de soirée, en l’occurrence de Dubaï, ce mercredi 17 mai, Parafe était encore une fois en panne. Lancé à grand renfort de communication pour justifier de son intérêt, le système démontre quotidiennement son inefficacité et son incapacité à aider les voyageurs à passer rapidement les formalités de police.

Visiblement, ADP qui a bien compris que Parafe était une grande plaisanterie, a mis en place une Fast Track destinée aux voyageurs d’affaires qui volent en business. L’effort est louable, même s’il est peut-être facturé aux compagnies aériennes. Nous avons posé la question à ADP… Sans réponse à cette heure !

Quand on interroge le fonctionnaire de police installé dans le seul guichet ouvert réservé aux passeports européens, sa réponse tombe nette : "C’est la faute à Emmanuel Macron". Le tout accompagné d’un rictus qui se veut complice avec son collègue. N'étant pas au fait des règles techniques de Vigipirate, j'aurais sans doute compris qu'il m'assène un argument de ce type pour justifier la fermeture du système. Que nenni. Il confirme ainsi tacitement ce que beaucoup évoquent : c'est la police aux frontières qui bloquerait l’accès au sas car ces nouvelles technologies pourraient, à terme, signifier la baisse du nombre de personnels dans les aéroports. L’efficacité est bafouée au bénéfice d’une vision syndicale simpliste et minimaliste. On serait loin ici, si cela se confirmait, de ce regard plus que positif que manifestaient dernièrement les Français à leurs forces de l’ordre. Mais prudence, il ne s'agit que de oui dire.

On est d’autant plus surpris de cette situation que, très régulièrement, on nous annonce de grandes avancées en matière de simplification des formalités de police voire de sûreté. La reconnaissance faciale, la mise en place d’une combinaison biologique sont des points qu’étudient attentivement la plupart des grands aéroports au monde. Juste un exemple : au départ comme à l’arrivée de Dubaï, des stations automatiques de contrôle des passeports permettent une gestion rapide des flux sans aucun encombrement. Mais nous sommes à Dubaï, malheureusement pas à Paris, incapable encore de s’inspirer de ce qui marche ailleurs.

Il serait grand temps que les associations françaises du voyage d’affaires se penchent sur ce sujet et mettent en œuvre le lobbying ou la contestation nécessaire à l’évolution du système. A nouveau Ministre, nouvelles demandes à engager. Si j’en crois les commentaires dans la longue file d’attente à Roissy, on peut espérer du nouveau président qu’il puisse enfin définitivement prendre en main une situation catastrophique pour l’image de notre pays quand arrivent des vols en provenance du monde entier… Et que les passagers se retrouvent regroupés comme des sardines au fond d’une boîte dans un espace confiné qui, et c’est le moins que l’on puisse dire, ne donne aucune vision de la grandeur d’un pays.

Marcel Lévy

Les derniers passagers auront mis plus d'une heure pour atteindre le guichet de police